Arnauld Pontier
Littérature générale et imaginaire

Invasions plurielles (nouvelles)

Illustration de couverture : Michel Borderie

Parution : 13 février 2023

LE QUATRIEME DE COUVERTURE

Les seize nouvelles de ce recueil de science-fiction d'Arnauld Pontier explorent avec humour et fantaisie les différentes manières dont pourraient se dérouler nos premiers contacts avec des extraterrestres ou des entités d'autres univers.

Arnauld Pontier nous entraîne loin de nos connaissances et repères, dans des espaces où les humains sont, selon les cas, pionniers, spectateurs ou victimes des créatures qui peuplent les mondes des étoiles et au-delà, des créatures qui pourraient bien être intéressées par la conquête de la Terre.



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 L'avis des lecteurs 

 

BABELIO

J'ai été moyennement conquis [2,5 étoiles sur 5 quand même !] par le recueil de ces nouvelles aux trames et aux styles que je qualifierais d'inégales. J'ai bien apprécié deux d'entre elles : « L'oeuf » et « Tolérance » parce qu'elles sortent du lot pour leur originalité. Les nouvelles sont très brèves, aussi je pense que certaines d'entre elles auraient mérité davantage de développement, et ainsi de me permettre de mieux m'y plonger.

Nunux34 - le 09 juin 2023

Arnauld Pontier nous offre un recueil regroupant des nouvelles déjà parues par le passé à d'autres occasions et des nouvelles inédites, toutes sur le thème de l'invasion au sens large.
Sur 16 nouvelles, 3 sont de nature fantastique : "La Bête", "L'Oeuf" et "La Mort" ; les autres sont de la science-fiction.
L'auteur propose un tour d'horizon de toutes les invasions possibles, que l'être humain en soit la victime ou l'auteur, sur notre planète Terre ou bien plus loin dans l'univers, sur d'autres planètes.
C'est un recueil riche et varié qui ne manque pas de dépayser, de faire voyager, et même souvent de faire réfléchir.
Arnauld Pontier y explore tous les registres : de la nouvelle "grand public", à la plus poétique/philosophique, voir horrifique ou teintée de burlesque.
J'ai beaucoup aimé ce recueil et sa diversité. J'aurais bien sûr aimée d'avantage de développement mais le principe de la nouvelle est de laisser libre court à l'imagination du lecteur également :)

Un recueil à découvrir sans conteste.

VeroClaire - 20 avril 2023

Les humains doivent-ils redouter les aliens ?
Ou les aliens redouter les humains ?

La sortie d'un bouquin d'Arnauld Pontier est toujours une bonne nouvelle pour moi et cerise sur le gâteau, il y en a ici 16. Sous une très belle couverture de Michel Borderie, les textes nous offrent différentes versions d'invasions, et donc de premier contact, la sucrerie indémodable des fans de SF, qu'il faudrait ici compléter par FF.  [suite à lire sur le site du Chien critique].

Le Chien critique - 20 février 2023


DAILY-PASSION
26 mars 2023

En couverture, une illustration réussie de Michel Borderie, et un ordonnancement des nouvelles très aléatoire à part pour la première et la dernière, et une petite poignée d’inédites (les autres figurant dans diverses anthologies). L’exercice est très courageux et, ma foi, assez réussi. Courageux parce que proposer seize nouvelles sur un même sujet par un même auteur peut lasser le lecteur et surtout mettre en évidence une inégalité en matière de qualité (chaque lecteur faisant son tri). Et c’est réussi sur ce plan parce qu’un texte qui vous a semblé moyen ou moins original est "rattrapé" par un suivant.

Le thème est dans le titre et bien sûr nous,Terriens, y jouons aussi un rôle d’envahisseurs, d’extraterrestres. J’ai tout lu avec plaisir mais sans surprise. Et si pour moi comme pour d’autres sans doute, un quart des textes accède au très bon c’est, je pense, parce que l’écriture les détache de l’ensemble. Le choix qui suit n’engage que moi. C’est La Bête qui pour moi tire son épingle du jeu par son ambiance de fête mondaine décrite avec un humour subtil. (On retrouve l’humour dans l’histoire intitulée L’OEuf). Ensuite vient Stella et le coup du SOS. Puis Tolérance la dernière. Et enfin Eau, pour sa chute. Vous avez remarqué j’avais dit quatre textes et j’en ai cité cinq… La raison est simple, plutôt que de me fier au sommaire, j’ai recherché mes textes en feuilletant et d’autres me sont revenus en mémoire…

Conseil de lecture : préférez et de loin la lecture au compte-gouttes. D’une part, vous ne vous lasserez pas et, d’autre part, en piochant au hasard – en feuilletant – vous raviverez vos lectures antérieures… Et si par hasard il vous semble trouver dans ces textes des échos de quelques auteurs que vous aimez (au hasard Sternberg, Sheckley, Ballard, Lem ou Dick) ne soyez pas surpris, je ne pense pas qu’il s’agisse d’accident, je pencherai pour l’hommage discret.

Noé Gaillard

 

AU PAYS DES CAVES TROLL
03 mars 2023

Arnauld Pontier est un auteur que j’apprécie beaucoup et dont j’ai toujours plaisir à découvrir de nouveaux textes. Aussi quand il m’a proposé la lecture de ce recueil de 16 nouvelles, Invasions plurielles paru chez Arkuiris, j’ai accepté avec grand plaisir. Les différents récits composants ce livre sont soit déjà parus auparavant, soit remanié pour l’occasion, soit inédit pour 4 d’entre eux. Ce sont pour la grande majorité des textes de science-fiction avec souvent le thème de l’invasion. On y trouve souvent de l’humour, mais la thématique dominante est l’humanité et ses travers.

Comme dans tous recueils, certains textes nous parlent moins que d’autres. Plusieurs nouvelles sont vraiment courtes, un peu trop pour véritablement développer quelque chose de prenant et donnent l’aspect d’ébauche de textes. D’autres sont plus intéressantes, d’autres vraiment bonnes.

J’ai aimé globalement l’humour dont fait preuve l’auteur sous forme de second degré, d’humour grinçant sur les travers humains. Certains textes présents pourraient être développés sous forme de novellas ou donner le point de départ de romans. Invasions plurielles est un recueil intéressant avec quelques très bons textes et peut se lire entre deux gros romans offrant ainsi une petite pause. Passons à un peu plus d’informations sur chaque texte:

Un point sur lune (2014) : un beau jour une forme humanoïde apparait sur la lune. Elle se révèle être une femme très belle avec un énorme pouvoir de séduction. Le ton est léger, le texte est court mais interroge sur le culte de l’apparence dans nos sociétés.

Les plaines d’Ishtar (2016) : suite à une pluie de bulles, les humains se mettent à rêver aux plaines d’Ishtar où il y aurait le bonheur. Le texte est un peu court mais se lit agréablement.

Bestioles (2018) : dans un futur proche, les hommes ont commencé à aller visiter l’espace. Cependant, les nombreuses avancées technologiques ont déréglé la lumière qui devient néfaste. La nouvelle flirte par moments avec la hard SF, la chute est surprenante et la nouvelle aurait presque pu être étoffée en forme plus longue.

Planète sauvage 78 (2015) : un vaisseau militaire est envoyé sur une planète pour enquêter sur la disparition d’un précédent vaisseau. Le teste donne trop l’impression d’être une esquisse sans assez de développement.

Eau (2010) : futur lointain, un vaisseau dérivant suite à une avarie tente sa chance sur une planète entièrement constituée d’eau, comme Kamino dans Star Wars. Mais la planète va peu à peu les changer. Un texte intéressant mais un peu court.

Stella (2023) : un vaisseau est appelé pour porter assistance à un signal de détresse sur une planète. Ça ne vous rappelle rien? Ils ne trouvent aucune trace de survivants et font demi-tour. La fin est ouverte laissant espérer d’autres histoires y faisant suite.

La Bête (2015) : un texte fantastique qui change complétement de registre et d’ambiance. Fin 19ème, une marquise donne une fête majestueuse entre gens de la haute société, mais soudain le noir complet se fait dans la salle. L’histoire est peu consistante, mais le texte marque surtout pour son ambiance tirant sur l’horreur.

Pièce maîtresse (2018) : un vaisseau gigantesque alien est détecté dans le système solaire, faisant naitre la peur chez les habitants de la planète bleue. Le texte alterne entre deux points de vue: celui des humains et celui des extra-terrestres. La fin est drôle et inattendue. Un des textes que j’ai préféré et qui parle de l’importance de la communication.

Comme une insurrection lente (2023) : la viande est devenue une denrée rare. Heureusement, la découverte sur une autre planète de dinosaures va permettre de combler le marché et la demande en expansion. Une nouvelle à l’humour noir.

La fille à la parole muette (2015 réactualisée) : nouvelle trop courte pour laisser un grand souvenir où il est question d’un empire galactique à la recherche d’une étrange substance.

L’œuf (2015) : à nouveau un texte sous forme de satire, plein d’humour, où l’humanité en prend pour son grade. Un œuf énorme apparait un beau jour sur un green de golf, entrainant son lot de questionnements. Un très bon texte.

Eden et caetera (2019) : Dans le futur, des extraterrestres proposent un marché à l’humanité après un premier contact. L’auteur égratigne à nouveau les humains et leurs travers dans ce texte assez sombre.

La Mort (2015) : un nouveau texte fantastique avec une histoire de bal masqué où une des convive choisit le déguisement de La Mort. L’ambiance est à nouveau soignée mais l’histoire assez brève.

Bases d’observation (2023) : à nouveau un texte trop court sur une invasion.

Élyranthe (une histoire d’) (2023) : Le texte parle de la souffrance qu’on se plait à infliger à autrui. Pas inoubliable.

Tolérance (2015) : sans doute ma nouvelle préférée du livre. Les humains se rendent sur une planète après avoir trop exploité la terre. La planète où ils arrivent est peuplée par des indigènes pacifistes qui laissent les humains faire ce qu’ils veulent puisqu’ils refusent tout conflit. Le début se passe bien puis la cupidité humaine prend le dessus. Le texte développe un concept intéressant et prend un aspect philosophique sur la fin. L’homme peut-il apprendre de ses erreurs ? Visiblement non.

 

LE CHIEN CRITIQUE
20 Février 2023

La sortie d'un bouquin d'Arnauld Pontier est toujours une bonne nouvelle pour moi et cerise sur le gâteau, il y en a ici 16. Sous une très belle couverture de Michel Borderie, les textes nous offrent différentes versions d'invasions, et donc de premier contact, la sucrerie indémodable des fans de SF, qu'il faudrait ici compléter par FF.

Je connais deux versants de la plume de l'auteur, l'une plus portée sur l'introspection et la poésie, l'autre plus populaire. C'est cette dernière qui nous intéresse ici. Mais populaire ne veut pas dire inintéressant car sous l'humour, la légèreté ou le pastiche, Arnauld Pontier nous interroge sur notre humanité, nos travers. Sous cette simplicité apparente, le bon mot, le twist, se cache une réflexion souvent assez pessimiste sur le genre humain, nous sommes vraiment une espèce irrécupérable. 

Les différents textes sont pour la plupart déjà paru ici ou ailleurs, mais à moins d'être un fan hardcore du monsieur, pour ma part il me reste beaucoup à découvrir, ce fut des "inédits" (4 inédits et quelques textes revus pour l'occasion).

Inévitable dans ce genre d'exercice, on accroche plus à certains textes qu'à d'autres, j'ai eu parfois l'impression d'une ébauche, d'une esquisse d'idée, une promesse d'un texte plus réfléchi et abouti. J'aurai aimé aussi avoir plus de paratextes, le contexte de chaque nouvelle, le : "Ce sont ces réflexions, que j’ai souvent jetées sur des tables de soirs d’apéro, entre potes ou en famille, ou fait tourner en boucle dans mon esprit d’auteur " de l'avant-propos étant un peu lapidaire...

Si j’ai intitulé ce recueil Invasions plurielles, c’est que je ne souhaitais pas me limiter à des belligérants humanoïdes, et que je ne comptais pas me limiter à la SF. « La Bête », «La Mort », par exemple, sont de pures récits de Fantastique, tandis que « Tolérance » relèverait presque de la Fantasy : « un monde imaginaire peuplé d’êtres surnaturels ».
A trois euros le recueil en numérique, ces quelques bémols ne doivent pas t'effrayer, c'est bien ton humanité qu'il faut craindre : Seras tu capable de regarder qui tu es vraiment ?

Un point sur la Lune (2014)
Futur, un point apparaît sur la surface de la lune. En fait une forme humanoïde. Que fait-elle là ?
Nous sommes dans un monde où l'apparence et notre libido est reine, ce qui peut occasionner quelques problèmes. Court et léger, je ne connaissais pas ce versant de plume d'Arnauld. Un peu déçu de commencer ce recueil de cette manière.

Les plaines d’Ishtar (2016)
Un jour, une pluie de bulles a lieu. Des bulles qui éclatent en touchant une surface. Même dans l'espace, il pleut des bulles et aussi dans les mers et les océans. Notre narrateur depuis rêve aux plaines d'Ishtar...
Je ne sais pas si l'auteur est parti de l'expression "ça va en chier des bulles", ce qui me ferait rire, une nouvelle courte et légère, comme une averse.

Bestioles (2018)
Futur proche, les avancées technologiques semblent avoir un effet sur la lumière.
Un texte qu m'a fait penser au début du siècle, avec ses romans qui s'interrogent sur les propriétés de la lumière. Ici le ton est résolument moderne, plus hard SF, avec une chute délicieuse. J'aurai même aimé quelques pages supplémentaires.

Planète sauvage 78 (2015)
Un vaisseau stationne sur une planète déserte. Et ne donne plus aucun signe de vie. Un vaisseau militaire est envoyé sur place enquêter.
Parfois, au vue de la chute, il vaudrait mieux ne rien savoir des raisons d'une disparition. Cette nouvelle m'a fait penser à la science d'aujourd'hui qui inspecte les exoplanètes à la recherche de la vie telle qu'on connait la chimie organique (comment faire autrement ?). Comment déceler ce que l'on ne connaît pas ? Vaste question qui mérite de rester sans réponse.

Eau (2010)
Une humanité lointaine, immortelle, connait une avarie sur son vaisseau. Le seul choix qui lui reste : errer des siècles pour retrouver l'espace connu, ou tenter de sa chance sur une planète océan.
Un texte qui complète la thématique de planète sauvage. Quand on vous dit de stériliser tout ce qui rentre et qui sort d'une planète...

Stella (2023)
Un vaisseau doit dévier de sa route pour répondre à un signal de détresse. Pour ma part, ayant visionné le film Alien, je leur dirai bien de faire le sourd. Comme dans le film, tout se passe bien jusque... Heureusement, Arnauld Pontier a l'intelligence de ne pas copier toute l'intrigue. Une fin ouverte, un peu trop à mon goût car il y a matière à développer. Dans d'autres textes ?

La Bête (2015)
Futur. Non, retour en arrière : passé, une fête bat son plein entre gens de la haute royauté. Alors que tout se passe parfaitement, le noir se fait.
Je suis passé complètement à côté de ce texte dont je pense n'avoir su capter la référence.

Pièce maîtresse (2018)
Un vaisseau alien, immense, vingt fois la taille de Mars, fait son apparition dans le système solaire. Branle bas de combat...
On y voit l'égocentrisme et la fierté mal placée de l'humain face à l'incompréhensible. Ça se lit comme du pulp mais reste en filigrane l'impossibilité de comprendre l'autre.

Comme une insurrection lente (2023)
Après des années de vache maigre, salaud de vegan et de bienpensance, la viande fait son retour en grâce. Malheureusement, il n'en reste plus que très peu. Heureusement, la découverte sur une planète de sortes de dinosaures va combler les marchands.
La loi du commerce est gravée dans l'airain, le profit seul compte. Arnauld Pontier nous conte une histoire qui doit sans doute faire référence à La hanse galactique. Un humour noir, du cynisme, un petit régal.

La fille à la parole muette (2015 et réactualisée)
Un empire galactique, une substance dont elle a besoin qu'il doit collecter sur de lointaine planète. Une très courte nouvelle qui m'a laissé de marbre.

L'oeuf (2015)
Un oeuf gigantesque apparaît sur un green de golf.
Si vous aviez un doute sur la connerie humaine, cette nouvelle devrait le lever. Sous forme de satire burlesque, l'auteur étrille nos comportements face à l'inconnu. Et le bilan n'est pas très glorieux... Une friandise acide et beaucoup moins légère qu'il n'y paraît.

Eden et caetera (2019)
On nous appelle pas les fourbes pour rien...
Premier contact, enfin. En ce futur pas très glorieux pour notre planète, les aliens proposent un marché intéressant.
Arnauld Pontier égratigne encore nos travers dans ce texte : plus rien ne nous étonne (un vaisseau aussi gros que la lune ? Déjà vu dans les films...) Et nous essayons toujours de profiter au maximum de notre prochain, autant alien qu'il soit.
Un sous texte toujours aussi sombre, caché sous la légèreté.

Les gouvernements du monde entier ne furent aucunement réticents à livrer leurs ressortissants. [...]À vrai dire, les gouvernements virent même là une aubaine : ceux qui partaient n’avaient aucun avenir ici. Il s’agissait pour la plupart d’assistés, de laissés pour compte, de citoyens inutiles qui ne faisaient pas tourner la machine économique, mais, au contraire, vivaient à ses crochets. [...] Mais dans l’ensemble, à part quelques émeutes, parce que le grand vaisseau ne pouvait emmener tout le monde en une seule fournée, cela ne généra aucun problème majeur. Et, cerise sur le gâteau, c’était une bonne chose pour la démographie de certains pays, galopante… En résumé : bon débarras !
La Mort (2015)
Lors d'un bal masqué, une convive au mœurs dissolues pour la société décidé d'y venir déguiser en La Mort.
Même lorsqu'une soirée déguisée a lieu, il faut respecter certains codes. Et ne jamais oublier que l'habit ne fait pas le moine...  Divertissant mais pas inoubliable.

Bases d'observation (2023)
Très court texte sur une invasion par usurpation d'identité. Mais rien ne semble se passer comme prévu.
La vie est décidément étonnante !
Court mais laisse songeur.

Élyranthe (une histoire d’) (2023)
Une courte pastille humoristique autour de la souffrance que l'on inflige à plus petit que soi. (Par exemple les homards...)
Cela commence poétiquement sur la description d'un départ d'un paquebot immense et luxueux pour finir comme une sale blague. On rit, un peu amer...

Tolérance (2015)
Ici ce sont les humains qui envahissent une planète après avoir mangé la leur. Une population indigène pacifiste qui laisse les humains exploiter leur planète. Mais ces satanées humains en demandent toujours plus...
Le concept de temps obsède décidément notre auteur, qui nous dévoile un moyen de défense particulièrement pacifiste mais néanmoins radical. Une fable philosophique qui clôt ce recueil, manière de dire que nous n'apprenons rien de nos erreurs. Le temps n'est décidément pas bénéfique pour nous.

 

LE GALION DES ETOILES
19 Février 2023

16 nouvelles, dont 4 inédites, mais elles étaient toutes inconnues de moi.
Cela fait quelques années que je suis avidement les parutions d'Arnauld Pontier et ce recueil autour de la thématique du premier contact et de l'invasion alien (mais pas que), un de mes sous-genres préférés, se devaient d'être lus.

Ma première impression fût un peu mitigé, tout cela me paraissait un peu léger, mais j'avais oublié de lire entre les lignes. Car sous la boutade, l'humour, la brièveté des textes, c'est notre humanité qui est interrogée. Et ce n'est pas très beau à voir, notre engeance est vraiment diabolique et après avoir saccagé notre planète, les aliens d'ici et d'ailleurs devraient se méfier avant de venir se frotter à nous...

Ce recueil est tombé à point nommé pour moi, je voulais une lecture légère, ce que j'ai eu grandement, mais j'y ai trouvé aussi matière à réflexion sur nos bassesses, un puit insondable...
A picorer avant l'apéro, vous y trouverez matière à réflexion, et à quelques bonnes blagues.

LE SYNDROME QUICKSON
09 Février 2023

Comme sa couverture l’indique très bien, ce recueil de nouvelles est centré autour de l’idée d’invasion comme thème commun. 16 petites histoires, autant de variations, dans le style comme dans le contenu : sur le papier, c’est ma came. Sauf qu’au delà des qualités reconnaissables d’Arnauld Pontier, qui ne font ici pas défaut, entre une certaine élégance dans la plume et une certaine richesse de registres en fonction des textes, je trouve quand même que tout ça, dans l’ensemble, ou du moins à de rares exceptions, manque cruellement d’ampleur. Alors peut-être que mon souvenir des Enfants de Paradis me joue des tours et distord un peu ma réception, ne mettant pas forcément le mot exact sur mon ressenti ; mais je crois que le reproche demeure, en dépit d’une certaine variation.

Ce que je veux dire par « manque d’ampleur », c’est que j’ai trouvé que la majorité de ces nouvelles manquaient de chair, et n’allaient pas au bout de leurs idées, pour ne pas dire qu’elles renonçaient même à les exploiter. Non, quand même pas. Mais il n’y a que peu de nouvelles dans ce recueil qui ne m’ai pas fait hausser les épaules avec frustration une fois arrivé au bout ; comme si je n’avais lu que des embryons d’histoires, des ébauches de concepts. C’est d’autant plus frustrant, précisément, que la majorité des concepts proto-développés par Arnauld Pontier étaient prometteurs : mais justement, ils ne m’ont que rarement donné la satisfaction d’être autre chose que des promesses.

Je sais que ce n’est pas forcément très sain d’évaluer un texte à l’aune de ce qu’il aurait pu être plutôt que simplement à l’aune de ce qu’il est, mais le fait est que la moitié des chutes dans ces nouvelles n’en étaient pas vraiment à mes yeux ; plutôt les points de bascule, les événements perturbateurs dans des histoires plus larges qui n’attendaient qu’à être écrites. Peut-être est-ce la faute d’une absence trop prononcée de personnages organiques et réellement présents pour me permettre de vivre les événements décrits par leurs yeux, pour me sentir un minimum impliqué. Peut-être que pour trop de ces histoires, j’avais le sentiment qu’Arnauld Pontier me faisait le pitch d’une histoire plus longue, qu’il aurait pu me raconter avec plus d’enjeux auxquels me raccrocher afin de ressentir un vrai frisson, au delà d’un sentiment de curiosité. Peut-être aussi est-ce lié au fait que trop de ces histoires se raccrochaient finalement à des tropes très similaires et surtout trop souvent au sous-genre du space opera, créant une dommageable atmosphère homogène et manquant de rythme, d’une histoire à l’autre, décrivant un peu toujours les mêmes péripéties en changeant simplement les protagonistes et les contextes nous y amenant.

Cela me parait d’autant plus frappant quand je réfléchis aux nouvelles que j’ai vraiment appréciées, celles, précisément, qui dénotent de l’ensemble, par leur ton ou leur angle d’attaque ; "L’œuf" ou "La bête", pour n’en citer que deux. Là, Arnauld Pontier se lâche un peu plus, et change de braquet, créant la surprise, et amenant logiquement autre chose qu’une chute un peu trop attendue. Dans "L’œuf", particulièrement, il balance de la vanne, de la note de bas de page espiègle, on change complètement d’ambiance, et ça fonctionne du feu de dieu, notamment parce que la chute participe de la photo d’ensemble au lieu de donner le sentiment de passer à autre chose. Je pense que j’aurais été moins rude avec l’ensemble de l’œuvre si j’avais plus eu l’occasion de devoir changer mon regard à chaque nouvelle, sans cette impression de quasi-monotonie, enchaînant les déconvenues humaines dans l’espace. Alors certes, on évite globalement l’anthropocentrisme à toute force, j’aime bien que l’humanité passe pour une conne, de temps en temps, au lieu de systématiquement dézinguer le reste de la galaxie sans trop d’efforts ; mais il ne suffit pas de l’idée, il faut la réaliser avec une certaine forme d’exhaustivité et/ou de profondeur, pour que je me laisse emporter.

En gros : c’est dommage. C’était pas mauvais, je n’ai pas eu à lutter, mais c’était un peu décevant, parce que je sais qu’Arnauld Pontier peut faire bien mieux que ça, aussi condescendant que ça puisse paraître ; et je le prie de bien vouloir m’excuser. Cela ne m’empêchera pas d’attendre ses prochaines publications avec envie, ne serait-ce que parce qu’en dépit de mes reproches, je sens toujours frémir, même sous ses récits les moins aboutis, le bouillonnement créatif qui sait m’emporter chez lui, comme dans son Dehors, les hommes tombent.


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[...] Lit Arnauld Pontier, c'est le Bien. C'est du 100% français, la couverture dit fuck à Midjourney et c'est garanti sans DRM.

Alors, tu vas me dire, les histoires d'invasions, de premier contact, cela fait mille fois qu'on en a lu. Et moi de te répondre, si tu en as lu 1000n c'est que tu aimes cela et donc une (16 ici, 16 !) de plus ne pourra te faire que du bien. En outre, la grande question est : les humains doivent-ils redouter les aliens? Ou les aliens redouter les humains ? Vaste question.

Ce receuil est fait de toutes petites histoires, sans prétention autre que te divertir, mais qui ajoute une réflexion sur nos travers en tant qu'espèce [...]

Mordus de fantastique/science-fiction/fantasy - Le Chien Critique - 21 février 2023

[L'Oeuf] "Arnauld Pontier use et abuse d'humour tout à trac, tout venant dans le texte et hors texte. C'est jubilatoire. Du non-sens excellent à consommer avant péremption* (*c'est marqué sur la coquille) - Christel Astié - 21/03/2024

[L'Oeuf] "Fantastique dans son ton, son humour et son maniement de la langue" - Djacdah  Riker - 22/03/2024