Arnauld Pontier
Littérature générale et imaginaire

Exode

Illustration de couverture : Michel Borderie

Parution : fin mars 2023

LE QUATRIEME DE COUVERTURE

Après Les Enfants de Paradis, paru dans la même collection, Exode propose une nouvelle incursion dans la thématique des « mondes creux ».

C’est un récit eschatologique : la narration d’une fin du monde inéluctable, annoncée de longue date par des Livres sacrés.

Tout commence par une mission en Antarctique et le franchissement d’un étrange « rideau pourpre », qui va conduire un groupe de scientifiques sous la Terre, dans le royaume d’Agharta, peuplé depuis des millénaires par les Atlantes, les Mus et les Lémures.

Histoire apocalyptique, ce roman est prétexte à l’exploration de notre condition humaine, dans laquelle se mêle peur, soif de pouvoir, fanatisme mais également amour, émerveillement et espoir : l’espoir de survivre, de se perpétuer, en rejoignant, Gliese, une exoplanète, avant l’impact annoncé de l’astéroïde Hadès.

Jules Verne aurait sans doute aimé ce nouveau Voyage fantastique, depuis le centre de la Terre jusque vers les étoiles.

Ce roman est une version remaniée, revue et corrigée, des deux premières parties de mon roman Agharta - le temps des Selkies, paru en 2013 aux éditions Asgard.

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"La blancheur de l'arche était éclatante - la nature de sa coque, faite d'une multitude de métaux [...] faisait qu'elle semblait faite de poudre de diamant."


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 L'avis des internautes 

 

LA BIBLIOTHEQUE D'AELINEL
11 septembre 2023

D’Arnauld Pontier, j’avais déjà lu ses deux novellas, Sur Mars et Dehors, les hommes tombent, aux éditions 1115, ainsi que le roman Les enfants du paradis, chez Ex Aequo, et j’avais été à chaque fois emportée par son écriture et son univers. Aujourd’hui, pour la reprise de l’activité de mon blog, je vous propose la chronique d’Exode.

Le professeur David Bryne, glaciologue réputé, est contacté par la société Boo.Glass. Spécialisée dans la conception et la commercialisation d’outils de forage polaire, elle lui propose une mission de six mois, en Antarctique pour superviser les opérations. Une fois sur place, il fait la connaissance de l’équipe de recherche : Bob, Assane, Faye et Iktomi. Mais, sa première mission de repérage ne se déroule pas comme prévue et il doit lancer un SOS à la base. Aussitôt, le reste de l’équipe part à sa recherche et ne le retrouve pas immédiatement. Pire que cela, Faye en retournant chercher de l’aide, ne retrouve plus son chemin et se retrouve soudainement à des milliers de kilomètres de là : en Arctique…

Un roman qui mélange plusieurs genres de la Science Fiction…

En effet, Exode est un roman riche qui emprunte à différents registres de l’Imaginaire et sous-genres de la science-fiction. Le début qui se déroule en milieu polaire m’a fait penser à un récit d’aventure et/ou d’exploration dans lequel apparaissent des phénomènes paranormaux comme Terreur de Dan Simmons ou The Thing (La Chose) de John W. Campbell. D’ailleurs, Arnauld Pontier donne une explication à de nombreuses légendes, comme l’existence de sirènes depuis l’Odyssée ou la présence furtive de soucoupes volantes, dans le ciel étoilé. De plus, lorsque l’équipe des cinq scientifiques rencontre les peuples du royaume d’Agharta qui ont élu domicile sous la croûte terrestre, comment ne pas penser au fameux roman de Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, publié en 1864? L’auteur émaille aussi son récit de connaissances scientifiques pointues que ce soit en glaciologie, en géologie, en astronomie ou en astrophysique, par exemple ce qui pourrait faire référence au genre de la Hard SF. Enfin, la grande majorité du roman se situe dans le genre apocalyptique car les peuples intraterrestres révèlent aux humains l’existence de l’astéroïde Hadès, qui s’écrasera sur la Terre, le 15 mai 2034 prochain. 

… au Worldbuilding très travaillé…

Le roman est divisé en deux parties : la première est consacrée à la rencontre des cinq scientifiques élus avec les peuples Atlantes, Mus et Lémures du Royaume d’Agharta. J’ai senti que l’auteur s’était fait plaisir dans cette partie surtout lorsqu’il décrit leurs us et coutumes ainsi que les différentes villes intraterrestres. Les descriptions détaillées n’ont pas nui à ma lecture, au contraire, elles donnent de la profondeur au récit et permettent d’avoir un worlbuiding assez dense. La seconde partie narre la collaboration entre Humains et Intraterrestres. En effet, sachant la Terre condamnée, ils doivent imaginer en un temps record, plusieurs moyens de rejoindre l’exoplanète Gliese et surtout plusieurs moyens de conservation des humains et des Intraterrestres en fonction de leur métabolisme durant ce voyage de vingt ans. L’auteur aurait pu se contenter de n’en décrire qu’un seul. Au contraire, il en a imaginé plusieurs en fonction des dissensions entre peuples et de l’évolution de la technologie pendant ce cours laps de temps. 

… mais peu optimiste sur l’Humanité !

Si les différents peuples Intraterrestres sont parfois divisés et sont confrontés au problème de racisme entre Atlantes, Mus et Lémures, ils arrivent toutefois à mettre de côté leurs différences pour construire un avenir commun. Évidemment, il en est tout autrement des humains, qui n’arrivent pas à s’entendre et à trouver un consensus : les Chinois et les Japonais font cavalier seuls et décident de construire leur propre base sur la Lune et les Boliviens sur Mars, par exemple. Quant aux humains qui pourront partir à bord des vaisseaux spatiaux, les Heureux Élus ne seront que cinq cent millions sur les sept millards que compte la Terre. S’ensuivent alors guerres, meurtres, pillages et autres joyeusetés que l’Humanité porte de meilleure en elle ! Sincèrement, si une telle chose devait arriver sur Terre, je ne serais pas très optimiste non plus sur leur comportement !

En conclusion, j’ai apprécié ma lecture d’Exode : son écriture est efficace et le rythme assez soutenu et équilibré. J’ai également beaucoup aimé le worldbuilding du roman que l’auteur a bien développé, la présence de multiples références aux sous-genres de l’Imaginaire et de la science-fiction et des réflexions crédibles sur les réactions des humains, en cas de difficultés. Lorsque l’on voit comment l’Humanité prend à bras le corps actuellement le réchauffement climatique, il n’y a pas de quoi être optimiste…

 

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Dans ce livre, nous sommes plongés au coeur de l'Antarctique, où l'on va suivre un groupe de scientifiques travaillant au sein d'une station de recherche, à Mc Murdo. L'un d'eux, David Bryne, se retrouve face à un étrange phénomène, un voile de couleur pourpre apparaît et le professeur disparait.
L'une de ses collègues, Faye Gillmore, en tentant de le retrouver, se retrouve directement transportée à l'opposé de leur station, au cap Colombia, en Arctique. Toute une équipe part donc à la recherche de David Bryne, pour finalement découvrir qu'une civilisation vit sous la croûte terrestre.

Ce peuple leur apprend qu'un astéroïde de taille très importante va s'écraser sur la Terre et que s'ils souhaitent sauver un peu de chaque population, une association de leurs technologies est nécessaire.

Ce livre est très bien écrit, l'auteur maîtrise parfaitement son sujet. J'ai été perdue à plusieurs reprises néanmoins. De nombreux termes scientifiques sont utilisés et ça n'a pas toujours été facile pour ma part de comprendre. Il m'a manqué un petit quelque chose pour m'attacher aux personnages mais ce fut une très bonne découverte.

Camomille_books - 23 juin 2023

 

LES LECTURES DU PANDA
20 mai 2023

 

Exode est un récit de fin du monde, dont l’intrigue démarre très rapidement, ce qui fait qu’on est vite happés.

Dans la première partie du récit, on suit une équipe d’explorateurs de la station McMurdo en Antarctique. L’un d’eux, le professeur Byrne, disparaît, mais a envoyé au moment de sa disparition un bien étrange message parlant d’araignées, d’objets entassés et d’un rideau pourpre.

Le message, à courte portée, est tout de même capté au fin fond du… Groenland. Bizarre donc. Plus tard, alors que l’équipe explore la zone, ils se trouvent finalement eux aussi face à a ce rideau pourpre, et le traversent jusqu’à suivre un chemin qui s’enfonce jusqu’à une faille, un fleuve noir bizarre semblable à du goudron. Au-delà, ils font la rencontre d’une civilisation inconnue, le peuple d’Agertha. Ils visitent leur capitale, Shamballa, qui se situe donc…. Sous la terre!

Leur peuple se prépare à faire face à la fin du monde, la chute d’un astéroïde immense, Hades, qui s’annonce dévastateur pour la galaxie entière. Leur plan intègre nos 5 explorateurs, qui servent d’émissaires auprès des humains pour les faire adhérer à la solution proposée par Agartha: l’exode, à bord de vaisseaux bénéficiant de la technologie de la civilisation souterraine. Un exode vers Gliese, une exoplanète portant les espoirs du peuple d’agartha, et qui devrait permettre de sauver la civilisation humaine et les différentes cultures terrestres et souterraines.

Je n’en dirai pas beaucoup plus de l’intrigue, que je vous conseille de découvrir. Sachez simplement que bien sûr, l’exode a un prix, notamment pour nos 5 émissaires qui seront forcés de changer pour supporter le voyage, et que les peuples d’Agartha ne sont pas aussi paisibles qu’il n’y paraît.

Il est intéressant de voir également la réaction des humains face à l’annonce de la fin du monde imminente. Certains y croient et se préparent, d’autres n’y croient pas ou proposent des solutions tout à fait irréalisables, mais s’y accrochent, coûte que coûte. La deuxième partie du roman est marquée par la préparation à l’exode, et ouvre d’intéressants questionnements sur l’humain et les choix qu’il peut etre amené à faire en de telles situations.

Le pitch est très chouette et l’intrigue prenante, j’ai bien apprécié le fait de découvrir un peuple nouveau et leur culture.

J’ai finalement passé un très bon moment avec cette lecture, qui intrigue par cette civilisation complexe cachée sous terre, et aborde des questionnements denses sur les réactions humaines face à l’annonce d’une fin du monde. La plume fonctionne vraiment bien. En plus, la couv. est très chouette !

Je peux vous dire que j’ai bien hâte de découvrir Monsieur Merlin ! [sa novella, parue aux éditions 1115, finaliste du prix Poche de L'Ouest Hurlant].

Reprise sur Instagram le 03 septembre 2023

 

LE GALION DES ETOILES
03 mai 2023

Alors que tout le monde avait les yeux rivés sur Apophis, c'est Hadès qui a décidé de jouer aux quilles avec notre terre. Le 15 mai 2034, la rencontre va pulvériser notre caillou et provoquera d'énormes changements à notre système solaire. Voici le programme très alléchant que nous narre Arnauld Pontier. Je te vois déjà lever les yeux au ciel (Hadès n'est pas encore visible à l'oeil nu !), te dire que ces histoires de fin du monde, tu en as lu une palanquée et que c'est bon. Mais n'oublie pas que c'est Arnauld qui tire les rênes et il aime bien faire différemment.

Retour en arrière, aujourd'hui, une expédition scientifique en Antarctique va faire une découverte surprenante : des gens habitent sous la terre ! Des atlantes et consorts. Nous voici en pleine SF à papy qui va basculer en post apo puis en arche. Bref, l'auteur, à travers son histoire, va te faire voyager à travers les sous genres de la SF et son histoire. Et le tout pas en 10 tomes, ni en 3, ni en deux, mais en un one shot unique.

Le bouquin coûte 4€ en epub, alors tu l'achètes et tu le lis de suite. Pour ce prix, c'est l'aventure assurée, même si tu remarqueras un défaut (ou pas, mais moi je l'ai trouvé) : cela manque un peu d'épaisseur au niveau des personnages. Et à la fin, tu secoueras la tête en te disant que l'humanité mérite son sort, tout en gardant l'espoir... Car "malgré toutes ses faiblesses, il y avait de la grandeur dans cette humanité."

Le Chien critique


LE CHIEN CRITIQUE
02 mai 2023

Les légendes ont la peau dure, et toujours un fond de vérité, ce que va découvrir quelques scientifiques basés en Antarctique. Avec ce roman, Arnauld Pontier nous emmène sous la terre peuplée d'Atlantes, de Mus et de Lémures, une thématique de jadis qu'il va coupler avec celle de l'arche et bien plus encore. Roman d'aventures, d'exploration, d'hard SF ou de post apo, difficile de cataloguer ce nouvel opus de l'auteur qui va lier merveilleux et modernité. Après Les enfants de Paradis et Exode, un troisième roman devrait voir le jour autour des "mondes creux", mais il faudra attendre 2024 ou 2025...


Les scientifiques sont vraiment une engeance de mauvais augure : alors que tout se passait dans le meilleur des mondes, une découverte lors d'une expédition va signer la mort de l'humanité. Le caillou de l'espace Hadès est passé inaperçu de la surveillance des astéroïdes... Que faire en cas de fin du monde imminente ? Mettre des oeillères ? Tenter de sauver une infime partie de l'humanité ? Faire de la politique politicienne ? Se sauver dans la religion ? Ou nihiliste : après moi le déluge...
C’est une espèce qui ne peut croire à sa propre extinction, avait résumé Delos.
Même avant l’annonce de l’arrivée d’Hadès, bien avant : quand l’horloge de la fin du monde s’était symboliquement déclenchée, avec les premiers essais nucléaires, en 1947, la menace de guerre nucléaire n’avait provoqué ni limitation des armes de destruction massive, ni ralentissement dans la production militaire d’agents pathogènes, ni réduction des gaz à effet de serre, ni développement d’alternatives permettant à la Terre d’envisager un avenir. D’un point de vue existentiel, la dystopie totalitaire mondiale n’avait jamais été aussi forte, ni aussi irréversible. Hadès allait simplement précipiter les choses de quelques centaines d’années, certes ; mais que représentent des centaines d’années sur l’échelle du temps ? Rien. Une goutte d’eau dans la clepsydre de l’univers.
Un roman court et dense qui réussit à rendre science fictif les légendes qui ont bercé notre vie. J'y ai retrouvé les deux plumes de l'auteur, l'introspectif et le conteur hors pair. La fin laisse l'imagination du lecteur y mettre son point final, car l'important n'est pas de savoir où cela va nous emmener, mais bien de constater la bêtise humaine, continuant ses mensonges pour ne pas affronter la réalité. J'ai beaucoup aimé que l'auteur ne s'attarde pas sur le chaos, qui berce pourtant le texte en filigrane. Et ce que j'ai adoré est cette fusion des sous-genres de la SF, retrouvant la science fiction de pépé, mais aussi celle d'aujourd'hui.
Tant de rêves avaient animé l’humanité au sujet de Mars. Mais personne n’était là pour les accueillir. Nulle part à l’horizon ne se dessinaient les canaux tant espérés, vestiges d’anciennes civilisations contraintes d’affronter la sécheresse en drainant l’eau des pôles. Aucune princesse n’avait laissé la moindre trace de pas à sa surface, aucun primate non plus. Sahale sortit de l’arche, le cœur battant. C’était un rêve d’enfant qu’il accomplissait ; il se pencha et ramassa une poignée d’andésite, dont il se frotta les mains. L’interféromètre en avait déjà donné la composition exacte : ce n’était rien d’autre qu’un mélange d’argiles, comparable à celui qui servait aux peintures de guerre de nombre de peuplades humaines. Mais, ici, il n’y avait pas d’autre ennemi que le silence. La nuit tombait et le froid s’accentuait. Le thermomètre indiquait moins cent vingt-huit degrés. Il ne le sentait pas. Il suffisait de lever le pouce pour que la Terre, minuscule, s’efface derrière soi.
Ce qui m'a manqué cruellement dans ce roman, ce sont des personnages. L'histoire est là, présente, merveilleuse, mais elle n'est pas personnifiée, reste impersonnelle. Je ne me suis malheureusement jamais mis à la place de, la saga humaine intimiste m'a manqué. C'est dommage car sinon, Exode aurait pris une toute autre ampleur. Reste un texte doux amer sur le comment affronter la fin de vie de notre humanité et se confronter à l'altérité. Et j'aurai appris ce qu'est l' hexakosioïhexekontahexaphobie !
Vous avez donc expérimenté, avec une ampleur telle qu’à mesure que vous ravagiez vos territoires et provoquiez en masse l’extinction d’espèces végétales et animales, ces ressources mêmes vous devenaient définitivement inaccessibles. Vous avez dû, alors, vous tourner vers la chimie ; vous en êtes sans doute devenus les champions de l’univers. À quel prix… La salive des dodos soigne très bien la schizophrénie, savez-vous ; la graisse de bison l’herpès ; le suc gastrique de certains crapauds, l’ulcère ; et la sève de cypripède est un baume de jouvence incomparable. Quant au manchot, son estomac nous fournit un puissant antibactérien, celui qui lui permet de conserver plusieurs semaines, sans les digérer, les aliments qu’il a ingérés, afin de les apporter à sa progéniture. Combien de remèdes potentiels n’avez-vous pas réduits en fumée en Amazonie, au Congo, en Indonésie ; combien d’élixirs mis en pièces en Arctique, en Sibérie, au Sahel… au fond des océans même. Vous êtes une race dangereuse, professeur. Prometteuse, mais déprédatrice.
Ce roman est une version remaniée, revue et corrigée, des deux premières parties du roman Agharta - le temps des Selkies, paru en 2013 aux éditions Asgard.


BITE ME IF YOU CAN
22 avril 2023

C’est dit dans le résumé, Jules Verne serait content de lire cette histoire, pionnier dans le genre ; je suis d’accord avec l’auteur. Depuis que je me suis remise à lire de la science-fiction et ce qui en découle, je trouve que le genre s’est étoffé, notamment avec les sujets d’actualité et la muse des auteurs aussi.

Pour Exode, tout commence par une simple mission, qui va se révéler être plus que ça. La fin du monde, tel qu’on le connait a été « prédit » par les incas pour l’année 2012 (vérité ou prédiction en l’air ?). L’histoire m’a fait penser aux séries "Star Trek" et "Stargate Atlantis", une recherche d’une nouvelle Terre pour accueillir la population ou une partie. Sauf que tout ceci à un revers de médaille, ce revers s’appelle autochtones et c’est là que ça part en cacahuète !

Un récit qui glace le sang, qui fait réfléchir avec un fil rouge qui vous mettra je l’espère en appétit pour continuer l’aventure une fois votre curiosité piquée au vif.

J’ai bien aimé cette histoire, je me suis crue avec les protagonistes, tellement c’est prenant, même si on n’aime pas, l’auteur a ce petit truc qui fait qu’on ne peut qu’aimer ce qu’il nous propose. C’est ma première incursion dans le monde de l’auteur, j’ai vraiment bien aimé et je conseille vivement cette lecture .

Allez à plus ! Pour de nouvelles aventures !

Miss Borgia

Repris sur Amazon par Aston DB9 - 22 avril 2023

 

AU PAYS DES CAVE TROLLS
21 avril 2023

 

De Arnauld Pontier, je n’ai lu actuellement que le livre Sur Mars, paru aux éditions 1115, mais Célinedanaé m’en a dit beaucoup de bien. J’ai donc eu l’occasion de lire Exode, paru en mars dernier aux éditions Ex Æquo dans leur collection Atlanteis (tout trouvé pour ce livre…). L’illustration de couverture est de Michel Borderie, et plonge d’emblée dans le sujet.

Exode commence comme un récit d’exploration, sur la seule terre encore méconnue de notre planète : l’Antarctique. Pourtant le livre propose un présent légèrement différent du nôtre, dans lequel l’exploration de ce continent semble un peu plus avancée, avec des recherches en cours pour exploiter les ressources potentielles de ses terres : hydrocarbure, voire minerais ou autre. On découvre donc un groupe de scientifiques en route pour une station de recherche située à Mc Murdo : ils se connaissent bien, s’apprécient ou se sont appréciés, et vont être très vite confrontés à un évènement complètement anormal, puisque le professeur David Bryne disparaît, et son SOS portant pourtant à courte portée est capté par une base au Groenland. Peu de temps après, la professeure Faye Gillmore est retrouvée errante mais en pleine possession de ses moyens proche du Cap Columbia tout au nord du Groenland… Les autorités essayent de comprendre, et son interrogatoire par des pontes et les services de l’armée et de la CIA confirme juste l’impossible ! En fait, ce sont 5 scientifiques bien précis qui vont pouvoir se déplacer à nouveau par des moyens inexplicables, pour découvrir une ancienne civilisation vivant sous terre en Antarctique. En fait, cette civilisation leur fait une proposition intéressée pour sauver ses membres, en échange d’une coopération avec les hommes de la surface.

Il est difficile de dire plus du scénario pour ne pas tout divulgâcher, ce serait dommage pour un tel roman tant on va de surprises en découvertes hallucinantes, au moins dans la première moitié du livre. Arnauld Pontier a réussi le tour de force de réunir dans un même ouvrage bon nombre de légendes et croyances populaires, et à leur trouver une explication qui tient la route. Le livre a un fil directeur clair, mais de très nombreuses anecdotes parsèment le récit sur des événements inexpliqués. Mulder aurait aimé rencontrer les sages de cette civilisation !

La narration est linéaire, avec donc un récit type exploration dans la première moitié, et une préparation au grand projet et à l’inéluctable dans la deuxième partie. Car c’est un récit de fin du monde, et certains s’y préparent, d’autres non. Un projet est proposé aux hommes, mais certains parmi ceux-ci pensent pouvoir faire mieux, ou différent, ou en tout cas à leur idée. La deuxième partie est plus touffue, moins lisible, avec un fil directeur moins clair tellement les enjeux et les questions posées sont nombreuses. On réfléchit beaucoup dans ce livre, avec des choses qui vont parler à chaque type de lecteur. On note souvent la grande importance du mode de pensée, au sens de nos acquis et habitudes de civilisation, dans ce que va décider tel pays ou groupe de pays. La religion et la croyance en général tiennent une place importante dans le livre.

Exode est un roman dense au niveau des idées, mais aussi d’une richesse importante au niveau technique. Que ce soit dans les technologies actuelles ou celles imaginées pour le peuple « du dessous », de très nombreux termes sont évoqués, et de nombreux concepts physiques sont manipulés aisément par l’auteur (un peu moins par le commun des lecteurs je pense). Le vocabulaire lié à la civilisation ancienne est aussi très riche, et il faut se l’approprier vite sous peine d’être largué au fil des pages, et perdre un peu de la richesse du livre.

Le point faible du roman réside pour moi dans ses personnages. Ils sont pourtant bien identifiés, on les découvre et on apprend à bien les connaître dans la première partie, mais j’ai eu du mal à m’attacher à eux, qu’il s’agisse des scientifiques, ou des membres de la civilisation ancienne. On a parfois du mal à comprendre ce qu’ils font, il faut dire qu’ils sont partout, et le livre va à 100 à l’heure. C’est peut-être là où le bat blesse peut-être, certains passages auraient pu être développés plus.

Exode est un roman assez impressionnant au niveau de son contenu, il réussit avec brio à nous conter cette histoire d’une ancienne civilisation qui viendrait chercher le concours des hommes de la surface pour se sauver. Le livre propose beaucoup, questionne souvent, et présente une densité forte de concepts, peut-être un peu trop, ce qui limite l’attachement aux personnages, souvent simples exécutants au sein du grand projet.

Lhotseshar

Critique également sur BABELIO