Parution : fin mars 2023
LE QUATRIEME DE COUVERTURE
Après Les Enfants de Paradis, paru dans la même collection, Exode propose une nouvelle incursion dans la thématique des « mondes creux ».
C’est un récit eschatologique : la narration d’une fin du monde inéluctable, annoncée de longue date par des Livres sacrés.
Tout commence par une mission en Antarctique et le franchissement d’un étrange « rideau pourpre », qui va conduire un groupe de scientifiques sous la Terre, dans le royaume d’Agharta, peuplé depuis des millénaires par les Atlantes, les Mus et les Lémures.
Histoire apocalyptique, ce roman est prétexte à l’exploration de notre condition humaine, dans laquelle se mêle peur, soif de pouvoir, fanatisme mais également amour, émerveillement et espoir : l’espoir de survivre, de se perpétuer, en rejoignant, Gliese, une exoplanète, avant l’impact annoncé de l’astéroïde Hadès.
Jules Verne aurait sans doute aimé ce nouveau Voyage fantastique, depuis le centre de la Terre jusque vers les étoiles.
Ce roman est une version remaniée, revue et corrigée, des deux premières parties de mon roman Agharta - le temps des Selkies, paru en 2013 aux éditions Asgard.
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"La blancheur de l'arche était éclatante - la nature de sa coque, faite d'une multitude de métaux [...] faisait qu'elle semblait faite de poudre de diamant."
LE GALION DES ETOILES
03 mai 2023
Alors que tout le monde avait les yeux rivés sur Apophis, c'est Hadès qui a décidé de jouer aux quilles avec notre terre. Le 15 mai 2034, la rencontre va pulvériser notre caillou et provoquera d'énormes changements à notre système solaire. Voici le programme très alléchant que nous narre Arnauld Pontier. Je te vois déjà lever les yeux au ciel (Hadès n'est pas encore visible à l'oeil nu !), te dire que ces histoires de fin du monde, tu en as lu une palanquée et que c'est bon. Mais n'oublie pas que c'est Arnauld qui tire les rênes et il aime bien faire différemment.
Retour en arrière, aujourd'hui, une expédition scientifique en Antarctique va faire une découverte surprenante : des gens habitent sous la terre ! Des atlantes et consorts. Nous voici en pleine SF à papy qui va basculer en post apo puis en arche. Bref, l'auteur, à travers son histoire, va te faire voyager à travers les sous genres de la SF et son histoire. Et le tout pas en 10 tomes, ni en 3, ni en deux, mais en un one shot unique.
Le bouquin coûte 4€ en epub, alors tu l'achètes et tu le lis de suite. Pour ce prix, c'est l'aventure assurée, même si tu remarqueras un défaut (ou pas, mais moi je l'ai trouvé) : cela manque un peu d'épaisseur au niveau des personnages. Et à la fin, tu secoueras la tête en te disant que l'humanité mérite son sort, tout en gardant l'espoir... Car "malgré toutes ses faiblesses, il y avait de la grandeur dans cette humanité."
Le Chien critique
LE CHIEN CRITIQUE
02 mai 2023
Les légendes ont la peau dure, et toujours un fond de vérité, ce que va découvrir quelques scientifiques basés en Antarctique. Avec ce roman, Arnauld Pontier nous emmène sous la terre peuplée d'Atlantes, de Mus et de Lémures, une thématique de jadis qu'il va coupler avec celle de l'arche et bien plus encore. Roman d'aventures, d'exploration, d'hard SF ou de post apo, difficile de cataloguer ce nouvel opus de l'auteur qui va lier merveilleux et modernité. Après Les enfants de Paradis et Exode, un troisième roman devrait voir le jour autour des "mondes creux", mais il faudra attendre 2024 ou 2025...
C’est une espèce qui ne peut croire à sa propre extinction, avait résumé Delos.Un roman court et dense qui réussit à rendre science fictif les légendes qui ont bercé notre vie. J'y ai retrouvé les deux plumes de l'auteur, l'introspectif et le conteur hors pair. La fin laisse l'imagination du lecteur y mettre son point final, car l'important n'est pas de savoir où cela va nous emmener, mais bien de constater la bêtise humaine, continuant ses mensonges pour ne pas affronter la réalité. J'ai beaucoup aimé que l'auteur ne s'attarde pas sur le chaos, qui berce pourtant le texte en filigrane. Et ce que j'ai adoré est cette fusion des sous-genres de la SF, retrouvant la science fiction de pépé, mais aussi celle d'aujourd'hui.
Même avant l’annonce de l’arrivée d’Hadès, bien avant : quand l’horloge de la fin du monde s’était symboliquement déclenchée, avec les premiers essais nucléaires, en 1947, la menace de guerre nucléaire n’avait provoqué ni limitation des armes de destruction massive, ni ralentissement dans la production militaire d’agents pathogènes, ni réduction des gaz à effet de serre, ni développement d’alternatives permettant à la Terre d’envisager un avenir. D’un point de vue existentiel, la dystopie totalitaire mondiale n’avait jamais été aussi forte, ni aussi irréversible. Hadès allait simplement précipiter les choses de quelques centaines d’années, certes ; mais que représentent des centaines d’années sur l’échelle du temps ? Rien. Une goutte d’eau dans la clepsydre de l’univers.
Tant de rêves avaient animé l’humanité au sujet de Mars. Mais personne n’était là pour les accueillir. Nulle part à l’horizon ne se dessinaient les canaux tant espérés, vestiges d’anciennes civilisations contraintes d’affronter la sécheresse en drainant l’eau des pôles. Aucune princesse n’avait laissé la moindre trace de pas à sa surface, aucun primate non plus. Sahale sortit de l’arche, le cœur battant. C’était un rêve d’enfant qu’il accomplissait ; il se pencha et ramassa une poignée d’andésite, dont il se frotta les mains. L’interféromètre en avait déjà donné la composition exacte : ce n’était rien d’autre qu’un mélange d’argiles, comparable à celui qui servait aux peintures de guerre de nombre de peuplades humaines. Mais, ici, il n’y avait pas d’autre ennemi que le silence. La nuit tombait et le froid s’accentuait. Le thermomètre indiquait moins cent vingt-huit degrés. Il ne le sentait pas. Il suffisait de lever le pouce pour que la Terre, minuscule, s’efface derrière soi.
Vous avez donc expérimenté, avec une ampleur telle qu’à mesure que vous ravagiez vos territoires et provoquiez en masse l’extinction d’espèces végétales et animales, ces ressources mêmes vous devenaient définitivement inaccessibles. Vous avez dû, alors, vous tourner vers la chimie ; vous en êtes sans doute devenus les champions de l’univers. À quel prix… La salive des dodos soigne très bien la schizophrénie, savez-vous ; la graisse de bison l’herpès ; le suc gastrique de certains crapauds, l’ulcère ; et la sève de cypripède est un baume de jouvence incomparable. Quant au manchot, son estomac nous fournit un puissant antibactérien, celui qui lui permet de conserver plusieurs semaines, sans les digérer, les aliments qu’il a ingérés, afin de les apporter à sa progéniture. Combien de remèdes potentiels n’avez-vous pas réduits en fumée en Amazonie, au Congo, en Indonésie ; combien d’élixirs mis en pièces en Arctique, en Sibérie, au Sahel… au fond des océans même. Vous êtes une race dangereuse, professeur. Prometteuse, mais déprédatrice.
BITE ME IF YOU CAN
22 avril 2023
C’est dit dans le résumé, Jules Verne serait content de lire cette histoire, pionnier dans le genre ; je suis d’accord avec l’auteur. Depuis que je me suis remise à lire de la science-fiction et ce qui en découle, je trouve que le genre s’est étoffé, notamment avec les sujets d’actualité et la muse des auteurs aussi.
Pour Exode, tout commence par une simple mission, qui va se révéler être plus que ça. La fin du monde, tel qu’on le connait a été « prédit » par les incas pour l’année 2012 (vérité ou prédiction en l’air ?). L’histoire m’a fait penser aux séries "Star Trek" et "Stargate Atlantis", une recherche d’une nouvelle Terre pour accueillir la population ou une partie. Sauf que tout ceci à un revers de médaille, ce revers s’appelle autochtones et c’est là que ça part en cacahuète !
Un récit qui glace le sang, qui fait réfléchir avec un fil rouge qui vous mettra je l’espère en appétit pour continuer l’aventure une fois votre curiosité piquée au vif.
J’ai bien aimé cette histoire, je me suis crue avec les protagonistes, tellement c’est prenant, même si on n’aime pas, l’auteur a ce petit truc qui fait qu’on ne peut qu’aimer ce qu’il nous propose. C’est ma première incursion dans le monde de l’auteur, j’ai vraiment bien aimé et je conseille vivement cette lecture .
Allez à plus ! Pour de nouvelles aventures !
Miss Borgia
AU PAYS DES CAVE TROLLS
21 avril 2023
De Arnauld Pontier, je n’ai lu actuellement que le livre Sur Mars, paru aux éditions 1115, mais Célinedanaé m’en a dit beaucoup de bien. J’ai donc eu l’occasion de lire Exode, paru en mars dernier aux éditions Ex Æquo dans leur collection Atlanteis (tout trouvé pour ce livre…). L’illustration de couverture est de Michel Borderie, et plonge d’emblée dans le sujet.
Exode commence comme un récit d’exploration, sur la seule terre encore méconnue de notre planète : l’Antarctique. Pourtant le livre propose un présent légèrement différent du nôtre, dans lequel l’exploration de ce continent semble un peu plus avancée, avec des recherches en cours pour exploiter les ressources potentielles de ses terres : hydrocarbure, voire minerais ou autre. On découvre donc un groupe de scientifiques en route pour une station de recherche située à Mc Murdo : ils se connaissent bien, s’apprécient ou se sont appréciés, et vont être très vite confrontés à un évènement complètement anormal, puisque le professeur David Bryne disparaît, et son SOS portant pourtant à courte portée est capté par une base au Groenland. Peu de temps après, la professeure Faye Gillmore est retrouvée errante mais en pleine possession de ses moyens proche du Cap Columbia tout au nord du Groenland… Les autorités essayent de comprendre, et son interrogatoire par des pontes et les services de l’armée et de la CIA confirme juste l’impossible ! En fait, ce sont 5 scientifiques bien précis qui vont pouvoir se déplacer à nouveau par des moyens inexplicables, pour découvrir une ancienne civilisation vivant sous terre en Antarctique. En fait, cette civilisation leur fait une proposition intéressée pour sauver ses membres, en échange d’une coopération avec les hommes de la surface.
Il est difficile de dire plus du scénario pour ne pas tout divulgâcher, ce serait dommage pour un tel roman tant on va de surprises en découvertes hallucinantes, au moins dans la première moitié du livre. Arnauld Pontier a réussi le tour de force de réunir dans un même ouvrage bon nombre de légendes et croyances populaires, et à leur trouver une explication qui tient la route. Le livre a un fil directeur clair, mais de très nombreuses anecdotes parsèment le récit sur des événements inexpliqués. Mulder aurait aimé rencontrer les sages de cette civilisation !
La narration est linéaire, avec donc un récit type exploration dans la première moitié, et une préparation au grand projet et à l’inéluctable dans la deuxième partie. Car c’est un récit de fin du monde, et certains s’y préparent, d’autres non. Un projet est proposé aux hommes, mais certains parmi ceux-ci pensent pouvoir faire mieux, ou différent, ou en tout cas à leur idée. La deuxième partie est plus touffue, moins lisible, avec un fil directeur moins clair tellement les enjeux et les questions posées sont nombreuses. On réfléchit beaucoup dans ce livre, avec des choses qui vont parler à chaque type de lecteur. On note souvent la grande importance du mode de pensée, au sens de nos acquis et habitudes de civilisation, dans ce que va décider tel pays ou groupe de pays. La religion et la croyance en général tiennent une place importante dans le livre.
Exode est un roman dense au niveau des idées, mais aussi d’une richesse importante au niveau technique. Que ce soit dans les technologies actuelles ou celles imaginées pour le peuple « du dessous », de très nombreux termes sont évoqués, et de nombreux concepts physiques sont manipulés aisément par l’auteur (un peu moins par le commun des lecteurs je pense). Le vocabulaire lié à la civilisation ancienne est aussi très riche, et il faut se l’approprier vite sous peine d’être largué au fil des pages, et perdre un peu de la richesse du livre.
Le point faible du roman réside pour moi dans ses personnages. Ils sont pourtant bien identifiés, on les découvre et on apprend à bien les connaître dans la première partie, mais j’ai eu du mal à m’attacher à eux, qu’il s’agisse des scientifiques, ou des membres de la civilisation ancienne. On a parfois du mal à comprendre ce qu’ils font, il faut dire qu’ils sont partout, et le livre va à 100 à l’heure. C’est peut-être là où le bat blesse peut-être, certains passages auraient pu être développés plus.
Exode est un roman assez impressionnant au niveau de son contenu, il réussit avec brio à nous conter cette histoire d’une ancienne civilisation qui viendrait chercher le concours des hommes de la surface pour se sauver. Le livre propose beaucoup, questionne souvent, et présente une densité forte de concepts, peut-être un peu trop, ce qui limite l’attachement aux personnages, souvent simples exécutants au sein du grand projet.
Lhotseshar
Critique également sur BABELIO