Arnauld Pontier
Littérature générale et imaginaire

Les enfants de Paradis

Illustration de couverture : Michel Borderie

Parution : 4 octobre 2022

LE QUATRIEME DE COUVERTURE

Au fond du cratère, assis, adossé à un monticule, se tenait les restes d’un être humanoïde de grande taille, enveloppé dans ce qui semblait être une combinaison spatiale. Une armure qui, dans sa partie supérieure, ressemblait à une broigne médièvale. Mais sous ce qui restait du plastron d’écailles, aucun corps ne subsistait. Ce qui était inhabituel, outre la taille de cet être – près de trois mètres – était la forme triangulaire de ce qui avait dû être un casque…

Cette extraordinaire découverte, près d’une base lunaire russe, va conduire à l’exploration d’une lointaine planète, aussitôt baptisée Paradis, qui, si elle s’avèrera parfaitement adaptée à la vie humaine, révèlera bien des surprises…

Sommes-nous seuls dans l’univers ? Existe-t-il d’autres civilisations compatibles avec la nôtre ? Où se situe la véritable liberté ? Ce sont quelques-unes des questions que pose ce planet-opera riche en rebondissements. Ce sera au commandant de l’Anterus, Mac Bain, à son équipe de scientifiques et à son étrange partenaire, la belle Irina Kheraskov, d’y répondre.


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FAN DE SF
11 juillet 2023

S.Fistes distingués bonjour. Aujourd’hui je voudrais mettre un petit coup de projecteur sur Arnauld Pontier. En effet je viens de terminer ''les enfants de Paradis" et j'avoue m'être régalé. Ne souffrant pas encore d'agueusie, je vais tenté de vous expliquer pourquoi. Tout d'abord, c'est un vrai Planète Opéra dans le bon sens du terme. On découvre une planète, les détails sont minutieux, on croirait faire partie des explorateurs. Le sujet: Après la découverte d'artéfacts extraterrestres près d'une base lunaire Russe, un vaisseau part en exploration vers une planète lointaine baptisée Paradis. Bon pour l'instant vous me direz, pas de quoi se rouler par terre. Et pourtant ceux qui ont adoré Rendez-vous avec Rama, de Mr Clarke, trouveront quelques similitudes qui rendent ce roman passionnant. Arnauld Pontier dépeint parfaitement les personnages, tant physiquement que psychologiquement. L'auteur a créé tout un monde de diverses civilisations dont on suit l'évolution, les interactions. Les aspects sociologiques, anthropologiques scientifiques et économiques sont très bien traités. La lecture de ce court roman (à peine 200p) est fluide, l'humour est omniprésent et les sujets de réflexion ne manquent pas. Bref, une belle découverte qui nécessiterait un second opus tout aussi dépaysant.

Eric Marie

 

LORHKAN ET LES MAUVAIS GENRES
08 mai 2023

Arnauld Pontier semble se faire une petite place dans le monde de la SF francophone. Déjà auteur de plusieurs textes en littérature générale, il s 'acoquine depuis un certain temps (voire un temps certain) avec la SF, un genre que visiblement il apprécie depuis lontemps et auquel il continue de s'abreuver régulièrement (Cf. la très bonne interview de l'auteur menée par Le Chien Critique). Et il fait feu de tout bois dernièrement [...] Où va nous emmener, cette fois, Arnauld Pontier ?

Loin. Arnauld Pontier nous emmène loin avec « Les enfants de Paradis ». Pourtant, les choses commencent doucement et de manière très « Clarkienne » avec la découverte, encore gardée secrète (enfin, plus ou moins, dans cette époque future où le moindre évènement qui sort de l’ordinaire a bien du mal à rester caché des différentes nations qui, même regroupées au sein d’une Fédération, ont gardé leurs spécificités mais aussi leurs rivalités), d’un scaphandre humanoïde de très grande taille sur la Lune. La découverte subséquente de deux autres scaphandres avec des inscriptions faisant penser à des coordonnées, vont amener l’espèce humaine à monter une expédition (constituée de scientifiques et de militaires, parce que bon, on ne sait jamais, et pour cause…) vers une exoplanète qui se verra baptisée Paradis, à l’issue d’un voyage d’une vingtaine d’années.

Mais est-elle vraiment un paradis ? L’arrivée sur la planète, plutôt du genre catastrophique, fera penser le contraire… Mais ce ne sera que le début d’aventures qui fleurent bon le planet opera d’antan comme on n’en fait plus vraiment aujourd’hui. Et c’est bien dommage d’ailleurs, mais si Arnauld Pontier prend le relais de la manière dont il le fait ici, personnellement ça me va bien.

Il faut dire que l’auteur a presque fait un best-of des tropes du genre, et que ce melting pot réjouissant a tout pour plaire, en embarquant le lecteur vers des aventures extraplanétaires, pleines de découvertes surprenantes. Les ingrédients de « Les enfants de Paradis », à savoir évidemment premier contact, mais aussi Terre creuse, xénoarchéologie et deux ou trois autres qu’il me faut passer sous silence pour ne pas spoiler, rappellent donc un peu, dans leur manière d’être présentés, l’âge d’or de la SF. Et de cette période, sans doute pour y être fidèle au maximum ( 😉 ), Arnauld Pontier a aussi repris un héros, le commandant de l’expédition, Mac Bain, un peu lourdingue et insistant lourdement sur ce qu’il ressent à propos de sa « seconde » (Number One aurait dit le Capitaine Picard de Star Trek), Irina Kheraskov, dont la beauté n’a d’égale que la froideur (ou l’inverse…). Un peu cliché et largement trop récurrent dans les premières pages du roman, mais on s’apercevra par la suite que c’est pour mieux tordre ce cliché et le faire revenir sur des bases nettement plus modernes et donc, touchants. Mais on n’est pas passé loin de l’overdose de gros lourd quand même. 😀

Si je dis âge d’or, c’est aussi parce que l’auteur convoque plusieurs auteurs de cette époque. Comme souvent en pareil cas, en dire trop risque de déflorer le sujet, mais en plus d’Arthur C. Clarke dont j’ai déjà parlé plus haut (le début du roman fait évidemment penser au début de « 2001 » ou à la nouvelle « La sentinelle », de même qu’un autre élément (voire plusieurs) rappelle(nt) largement « Les chants de la Terre lointaine »), il est difficile de ne pas citer le maître du planet opera, Jack Vance. On a vu pire comme références. Mais Arnauld Pontier n’a pas fait que regarder dans le rétro puisqu’il a parsemé son récit de références et de thématiques plus modernes.

Bref, « Les enfants de Paradis » s’avère donc être un fort bon roman d’aventures, qui sent fort le pulp mais qui ajoute une couche de modernité dans sa manière d’aborder les relations humaines et d’apporter un cadre politique et technologique (même esquissés à grands traits) au texte. Mêlant humour, bienveillance et positivité, le roman offre donc largement de quoi satisfaire un lecteur à la recherche d’aventures spatiales. Inoubliable non mais agréable, absolument !

 

UNE BULLE DE FANTASY
25 février 2023

Je vous invite à découvrir cet auteur si vous ne le connaissez pas encore. Ses écrits proposent souvent des questionnements philosophiques avec une variation d’ambiance d’un livre à l’autre. Monsieur Merlin est son écrit le plus ardu, même si on passe un agréable moment à se perdre dans un registre pointu, à essayer de démêler l’écheveau de l’intrigue. Dehors, les hommes tombent distille un sentiment de nostalgie, de mélancolie d’un passé révolu à travers le regard d’une IA dans un New York post-apocalyptique. Quant à Sur Mars, le voyage s’avère aussi bien extérieur qu’intérieur, tant on en apprend sur la planète rouge et sur l’humanité.

Ici, dans le roman Les Enfants de Paradis, Arnauld Pontier a fait le choix de pousser le curseur encore plus loin. Il sert au lecteur un récit réflexif oscillant entre pessimisme et optimisme à la frontière des sous-genres de la SF, à savoir le Space Opera, le Planet Opera effleurant même le Hopepunk.

Depuis 2020, année où j’ai appris à aimer la SF grâce à l’excellent roman Sous l’ombre des étoiles de Thomas Geha, je suis férue de Planet Opera au point d’en lire de plus en plus chaque année. J’apprécie énormément le frisson de la découverte inhérente à ce sous-genre de la Science-Fiction. C’est celui qui se rapproche peut-être le plus de la fantasy, tout en développant des aspects totalement différents liés aux lois de l’espace, aux technologies futuristes et aux planètes inventées. Cependant, l’aspect sociétal y est fortement développé avec des thématiques clefs comme la tolérance, l’ouverture d’esprit, le colonialisme, le vivre ensemble ou l’entre-soi. Les Enfants de Paradis ne déroge pas à la règle et offre une expérience immersive particulièrement intéressante sur la planète Paradis/Parasite. Certains passages à la lecture m’ont d’ailleurs un peu rappelé l’esprit du livre Sous l’ombre des étoiles.

La planète sur laquelle se déroule l’essentiel de l’intrigue offre une expérience assez unique, puisque ce n’est pas sa surface qu’on arpente tout au long du récit, mais plutôt ses entrailles à plus de 15 km de profondeur. Les explorateurs vont ainsi découvrir une série de cavités en enfilade, entrecoupées par de longs tunnels avec sa faune et sa flore endémiques. En tant que lecteurs, on a l’impression de vivre un nouveau Voyage au centre de la Terre à la Jules Verne. Mais la particularité originale de la planète est qu’elle absorbe toute énergie technologique, empêchant ses visiteurs de pouvoir s’enfuir… du moins, en théorie. Je ne vous en révèle pas plus pour ne pas vous gâcher la lecture. À partir de ce constat, l’expérience sur la planète s’avère très différente de ce qu’elle aurait dû être et conçoit une colonisation pacifique très loin de la conquête agressive dont on a souvent l’habitude dans les romans SF. Alors, planète Parasite ou Paradis ? La question se pose et l’appellation diffère dans la bouche des colons. Parasite, car la planète refuse de recracher ce qu’elle a avalé. Paradis, parce qu’elle offre un havre de paix à ses habitants, loin des habituels conflits et appâts du gain de sociétés capitalistes. Personnage à part entière, la planète agit comme une prison dorée, tout aussi bien comme un espace de liberté, loin de l’agitation, des dangers ou de toute autre préoccupation. L’adage ne dit-il pas : « Pour vivre heureux, vivons cachés » ? On pourrait de ce fait considérer cette planète comme une marge spatiale – avec les deux acceptations de la notion de « spatial » relative à l’espace géographique et à l’espace cosmologique -, permettant aux peuples d’habiter un « souterritoire » de tolérance.

Ce havre de paix se retranscrit à travers le lien fraternel qu’entretiennent les populations issues de différentes planètes sur Paradis. Elles ont appris à vivre ensemble, à cohabiter en toute harmonie, à instaurer un semblant de règles et de communication avec un langage commun facile à apprendre par tous. On suit d’ailleurs plusieurs belles romances ou bromances entre les différents personnages de l’histoire, ce qui donne vie à de nombreux cas de mixités sociales et de métissages dans les lieux d’habitations. Ces populations multiethniques ont fondé leurs villages sans volonté d’expansion, sans convoitise des peuples voisins. Pourquoi ? Parce que ces populations sont toutes logées à la même enseigne sur la planète Paradis qui leur offre tout ce dont elles ont besoin. Du moins, elle répond à leurs besoins primaires et basiques. Ce qui fait s’interroger sur le sens du bonheur et du bien vivre. Finalement, n’est-ce pas se contenter de vivre simplement loin du consumérisme des sociétés traditionnelles ? Est-ce là la véritable liberté ?

Ce vivre ensemble des populations multiethniques ont permis de former une société idéale et confraternelle où l’entraide est la clef. Chaque peuple issu de planètes différentes met en exergue ses propres capacités et points fort et les place au service de la communauté dans le but d’avancer ensemble et d’améliorer la vie de tous. Ces liens sont renforcés par la mixité sociale mais aussi culturelle avec un brassage des modes de vie, des savoir-faire, des fêtes favorisant le regroupement entre clans et éloignant peu à peu l’entre-soi. Sans en dévoiler trop sur l’intrigue, la ville de Semize décrite comme merveilleuse et très colorée apparaît à un moment de l’histoire et offre un panorama enchanteur qui achève de lever le voile sur une société utopique. Cela achève de faire la critique d’un colonialisme violent, trop souvent destructeur et meurtrier, loin du multiculturalisme et de la beauté décrites sur cette planète. Un colonialisme où on impose la langue du conquérant, souvent européenne. Ici, l’auteur est sorti de ce cliché en proposant une langue commune africaine : le wolof, une langue parlée au Sénégal, en Mauritanie et en Gambie. Arnauld Pontier s’est d’ailleurs amusé à mettre des dialogues dans cette langue. Un choix astucieux, à l’image de l’auteur qui est un citoyen du monde quand on connaît un peu sa biographie. En effet, il a vécu dans plusieurs pays du monde, y compris en Afrique. Ce n’est donc pas étonnant qu’il sorte des sentiers battus. J’ai été assez sensible à ce genre de détails. Cette critique du colonialisme se cristallise également sur les technologies rejetées ici en masse par le récit, car très souvent délétères. Je pense ici à un passage particulièrement émouvant qui vient bouleverser la vie de tous les personnages de l’histoire. À cette technologie, on oppose la nature, ici, pleinement souveraine.

La nature de la planète Paradis a une place prépondérante dans l’histoire. Si une certaine faune agit en interaction avec la planète pour le bien-être de ses habitants en permettant de fournir l’oxygène et les ressources nécessaires, c’est surtout la flore qui se révèle assez luxuriante et intéressante. Je pense notamment à la fameuse symbiote, que j’imagine un peu comme un végétal, qui recouvre peu à peu le corps d’une personne et forme une combinaison protectrice. J’ai beaucoup aimé cet aspect qui permet une communion entre les êtres vivants et la nature, des interactions et un respect beaucoup plus grand. On retrouve cette communion dans la culture de cristaux de scindhium, coquillages réagissant beaucoup par l’émotionnel. Cette richesse naturelle est une véritable plus dans le livre. Couplée avec un vocabulaire pointu de l’auteur, elle donne à voir, à toucher, à sentir les paysages, permettant une immersion plus grande dans le roman. Cet aspect naturel mis en avant participe, comme la société utopique à la vision positive du livre et au côté Hopepunk qui fait du bien à la lecture.

Le seul bémol à mes yeux est le personnage principal de l’histoire. Mac Bain est un homme assez lourdingue dans ses allusions et son comportement avec sa coéquipière Irina Kheraskov pendant la première partie du livre. Il a un humour passable qui peut faire sourire ou hausser les sourcils. Pourtant, ce genre de caractère est très réaliste. Qui n’a jamais connu ce type de personne dans la vie de tous les jours ? Heureusement, le personnage évolue positivement dans le reste de l’histoire jusqu’à devenir un peu plus touchant. Malgré tout, j’ai eu du mal à m’attacher véritablement à lui. Il n’était pour moi qu’un vecteur de l’histoire, un regard sur une planète et ses interactions sociales.

Les Enfants de Paris est de la très bonne SF Planet Opera. Si le début démarre lentement avec un personnage principal peu attachant, la suite se révèle passionnante. J’ai adoré l’originalité de la planète Paradis qui empêche les vaisseaux de repartir. L’ambiance souterraine, caverneuse et végétale, l’entraide, les rencontres et les relations amicales/amoureuses inter-espèces m’ont beaucoup plu. Ce one-shot est un régal, et on en redemande. Après tout, des mystères demeurent concernant les Aspics, à l’origine même de la majorité des voyages des peuples du roman. Si l’auteur écrit un jour une nouvelle complémentaire à son univers, je serai ravie de la lire.

 

CHUT MAMAN LIT
19 janvier 2023

Alors que l’Homme a des bases implantées sur la Lune et sur Mars, la cadavre d’un être humanoïde de grande taille est découvert dans ce qui semble être un scaphandre. Deux corps similaires ayant été découverts, c’est une expédition internationale qui est mise en place pour rejoindre le système planétaire dont semblent venir les scaphandriers. Mac Bain, capitaine de l’Antérus et narrateur du récit, nous emmène avec son équipage pour un voyage de 20 ans en hyper-sommeil avant l’arrivée sur Paradis.

Nommer la planète Paradis avant même d’y avoir mis les pieds, on sent que l’Humanité n’apprend pas vite (où que les pontes ne lisent pas assez de SF) et qu’il y a peu de chances que tout ce passe comme prévu… sur Paradis… Ce début de roman me fait irrésistiblement penser au début du film Prometheus avec le petit coté fleur au fusils de l’équipage parti à la découverte d’une planète qu’on leur a mystérieusement indiqué. Heureusement, l’intrigue de Les enfants de Paradis tient bien plus la route que celle du scenario de Prometheus.

L’Antérus était un navire de grande dimension, dûment labellisé aux armes de la Fédération : sa coque arborait fièrement, façon banderole, les drapeaux des nations qui finançaient l’expédition. C’était un mixte entre un vaisseau-sommeil classique et un destroyer.

Court Planet Opera, Les enfants de Paradis se révèle un récit aux reflets de ceux de l’âge d’or de la SF. Entre une dose de Capitaine Futur et du Pilote Pirx, Arnauld Pontier rend hommage aux récits d’aventures spatiales que j’ai adoré lire ado. Bien rythmé et original, l’auteur nous propose encore une fois, un beau voyage littéraire (même si ce n’est pas avec l’agence de voyage littéraire que précédemment). Mon seul bémol, c’est que le perso principal, qui a flashé sur sa coéquipière, est un gros lourd.

Je reconnais là votre mauvais esprit, Mac Bain. Ce sont des politiques et des militaires au service de leur pays et de la fédération. Mais la conduite du vaisseau et cette mission seront sous votre responsabilité. N’allez pas nous faire regretter de l’avoir imposé. Vous emporterez ce…. scaphandrier, à bord. Qui sait : il pourra peut-être encore servir.

Au final, une lecture très sympa avec une intrigue de Planet Opera old school qui fait le job.

[Egalement sur BABELIO - Bleuopale - 24 janvier 2023]

 

LES CHRONIQUES DE LEE HAM
25 décembre 2022

L’humanité a toujours eu pour projet, la conquête de la lune. Pour le moment, chaque pays rêve de la conquérir individuellement. Avant les autres pays, si possible. Peut-être qu’ensemble, ils y arriveront plus facilement ? C’est ainsi que dans le futur, le commandant Mc Bain va diriger une mission sur la planète « Paradis ». Quel est le but de la mission ? Cette dernière se passera-t-elle bien ? Y a-t-il des risques pour les humains ? Qu’est-ce qui les attend sur cette planète ? Quel accueil vont-ils recevoir ? C’est avec assurance et appréhension que l’équipe se dirige vers cet endroit qui leur est quasi inconnu.

Dès le premier chapitre, le ton est donné. Des voyageurs qui ne se connaissent pas vraiment sont réunis pour une aventure commune. La galaxie leur réserve des surprises, et surtout, une de taille : la découverte d’une planète. Sont-ils seuls sur cette planète ? Sinon, quels sont les êtres qui y résident ? L’auteur a une écriture claire, simple, qui permet à tout lecteur de s’identifier à l’un des personnages. Extrapolons un peu: et si cette aventure faisait réellement partie de notre futur ?

La science-fiction a souvent été en avance sur les ambitions humaines. Dans ce monde de fiction, la langue nationale est le ouolof (une langue du Sénégal). J’avoue que j’ai trouvé cela très amusant car c’était du ouolof littéraire, bien retranscrit (je le parle couramment). Des humains, une planète mystérieuse, un avenir hypothéqué, des découvertes qui pourraient faire avancer les sciences et techniques terriennes, tels sont les éléments essentiels de ce roman plein de mystères. De la première à la dernière page, le suspens demeure et le lecteur est embarqué dans cette navette pour, lui aussi, vivre au rythme des aventures de cette équipe. Le voyage et l’avenir énigmatique tient en haleine. Que vont devenir ces voyageurs ?

LES LECTURES DU PANDA
22 décembre 2022

J’ai passé un vrai bon moment avec ce roman, qui constitue de la SF comme on les aime avec un voyage spatial plein d’aventures. L’univers imaginé est très riche, débordant de possibilités et d’histoires potentielles, marqué par une question fascinante : sommes-nous seuls dans cet immense univers?

Car les derniers événements sur terre suggèrent que… non.. peut-être pas. Sur la base lunaire, au fond d’un cratère, un reste de créature humanoïde a été retrouvé, qui suggère l’existence probable d’une forme de vie extraterrestre. A l’aide d’indices présents sur la combinaison de l’humanoïde, le commandant Mac Bain est amené à diriger une équipe d’exploration spatiale, pour découvrir d’où vient cet être curieux. Direction une planète surnommée Paradis, qui accueille l’équipage de manière étonnamment brutale et les mènent vers des révélations bien surprenantes…

J’ai envie d’en dire plus, mais je me force à m’arrêter là pour ne pas vous spoiler l’intrigue. 

Seul le début m’avait un peu effrayée, car très tôt dans le roman, on sent qu’une romance entre MacBain et Irina, membre de son équipage, s’annonce dans la suite des pages. Si elle a totalement sa place dans l’intrigue, et évolue de manière plutôt chouette et attendrissante, j’avais peur qu’elle prenne trop de place et elle m’a freinée à apprécier pleinement le début du roman et le personnage principal, trop friand de remarques et allusions à destination d’Irina. Néanmoins, ce sentiment s’est vite effacé pour me laisser plongée dans une intrigue efficace, dépaysante et pleine de promesses. Et après tout, il faut bien que les personnages aient, eux aussi, des défauts! 

Le roman est très court, quelques 200 pages, et met pourtant sur pied un univers complexe qui pourrait sans souci prendre plus de place ou être développé dans un autre roman dans ce même univers (comment ça j’en redemande? ). Il me plairait beaucoup d’en apprendre plus sur Paradis, sur les peuples des étoiles ou encore les espèces animales et végétales qui peuplent cette intrigante planète. Je ne peux qu’espérer que nous aurons l’occasion d’en lire plus un jour!

En conclusion j’ai beaucoup apprécié la balade vers ce paradis surprenant, qui constitue un roman court de SF prenant et sympathique.

 

LE GALION DES ETOILES

Après la découverte d'une combinaison spatiale d'un être de grande taille sur une base spatiale et des inscriptions de coordonnées d'une planète inconnue, le vaisseau Antérus part en direction de celle-ci.
Dès l'approche de la planète, le vaisseau est mystérieusement attiré. Après avoir réussi à se sortir de ce mauvais pas, l'équipage va rencontrer et se familiariser avec d'autres races, elles aussi prises au piège ....

Un plutôt bon roman comme on en lisait au FNA, avec une multitudes d'extraterrestres de toutes sortes, dont l'auteur nous décrit le physique et les personnalités.
Un bon roman d'aventure, la mayonnaise prend bien et nous captive rapidement, plaisant à lire avec ses joies et ses moments de drame saupoudrés d'une histoire d'amour .
Avec ce petit côté Mike Resnick , rien que par le nom donné à la planète : "Paradis".


Patrick Rothklisberger - 12 mai 2023

Mes camarades ont déjà dit tout le bien qu'ils pensaient de ce livre, et je n'ai pas grand chose à rajouter.

J'avoue avoir eu un peu de mal au début à me sentir concerné par l'histoire, mais très vite (à partir du début de l'exploration) ce sentiment a disparu et j'ai pris plaisir à lire. Comme dit plus haut, de nombreuses références sont plus ou moins cachées, et une notamment m'a beaucoup plu : pendant un long moment, je trouvais des similitudes avec Rama, d'Arthur C. Clarke, jusqu'à ce qu'un personnage le cite directement...

Une belle fable sur le vivre ensemble, l'exploration, le retour aux sources à travers le filtre de la SF.

Djackdah Riker - 15 janvier 2023


Sur Terre il y a plus d’un siècle, sur Mars il y a cinq ans de cela, et à présent sur la Lune, les vestiges de trois êtres humanoïdes de grande taille ont été découverts. Les motifs du plastron de leur armure indiquent des coordonnées spatiales. Celles d’une exoplanète située dans le système stellaire d’Alpha du Centaure. Trois scaphandriers assis en trois points du système solaire, telles des balises de détresse. Trois preuves qu’il existe, à quelque part dans l’univers, une intelligence extraterrestre...


Mac Bain de la NASA se voit confier le commandement de l’Antérus, un imposant navire de guerre composé d’un équipage de 75 personnes (militaires et scientifiques de nationalités multiples). A leur réveil, après un voyage stellaire de vingt années, les Terriens sont arrivés à destination. La planète des coordonnées est plus grande que le berceau de l’humanité, et au moins tout aussi belle. Ils s’empressent de la baptiser Paradis. Mais tandis que l’Antérus est sur le point d’aparadir (*), un gouffre s’ouvre soudain sous lui et l’attire irrémédiablement dans les profondeurs de la planète.

Lorsque le vaisseau est enfin posé au fond du cratère, il est totalement hors-service, vidé de son énergie, tout comme l’ensemble des équipements. Sans source d’alimentation, impossible de repartir de là. Résolu, l’équipage se hasarde à l’extérieur et découvre alors que Paradis abrite tout un monde sous la surface et qu’il est vivable. N’ayant pas d’autre choix que celui d’explorer cet endroit, c’est une incroyable aventure qui commence pour ces Terriens équipés de moyens rudimentaires et qui vont aller de surprises en surprises !

Avec sa flore et sa faune, ses formidables espèces extraterrestres qui la peuplent et ce monde sous la surface fragmenté en plusieurs régions séparées par des passages, Paradis est un univers foisonnant, fort bien élaboré par Arnauld Pontier, qui a même poussé le détail jusqu’à construire – à l’instar de l’espéranto - un langage commun à toutes les espèces : le wolof.

Le concept d’une planète qui capture tout ce qui s’en approche et qui attire ses « proies » dans ses entrailles pour se nourrir, non pas d’elles, mais de l’énergie issue de leurs technologies et qui, en échange, offre à ses « hôtes » tout le confort nécessaire pour s’y loger et y vivre, m’a séduite. C’est intrigant : on se demande dans quel but la planète fait cela.

Le scénario est captivant. L’on ne cesse de s’interroger sur la nature des signaux qui ont attirés les Terriens  sur Paradis. Était-ce un appel à l’aide ou un piège ? Où sont les représentants du peuple extraterrestre qui ont lancé ces signaux ? Et comment les « prisonniers » de Paradis vont-ils pouvoir quitter ce monde et échapper à son emprise ?

Amatrice de planet opera, Les Enfants de Paradis en est un comme je les aime. Bien écrit et doté d’une narration efficace, j’ai pu aisément me représenter ce monde, sa géographie, ses structures, la richesse de ses espèces végétales et animales, la variété des us et coutumes de ses différents résidents. J’ai vécu l’aventure aux côtés de Mac Bain et de ses amis. J’ai moi aussi réfléchi à un moyen de pouvoir entrer dans ce Serpent, cet étrange vaisseau échoué dont personne ne sait à qui il appartient. Tout au long de ma lecture, des images se sont formées dans mon esprit, le tout m’a emportée et quand c’est ainsi, c’est gagné. Tout comme pour Les Mondes d’Aldébaran que j’adore, je verrais bien une adaptation en série BD de cet ouvrage.

J’ai également apprécié les références à des œuvres de science-fiction, parsemées par-ci par-là au cours du récit, sous forme de touches d’humour. Et puis alors, la fin à la sauce « conte de fées » du genre « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », qu’est-ce qu’elle m’a fait rire ! C’est aussi un bouquin dont les thèmes poussent à la réflexion : quelle est notre définition du Paradis ? Est-elle la même pour tout le monde ? Qu’est-ce que la vraie liberté ?

Pour résumer, je dirais qu’à l’image de Paradis, cette histoire est attirante et une fois prise dans ses filets, l’on n’en ressort plus avant la fin de sa lecture. Et tout ceci tient en 180 pages. Moi je dis : bravo et merci pour le dépaysement.

Note :
(*) : Aparadir : verbe intransitif (de Paradis) issu du dictionnaire « Le petit KT illustré, édition 2023 », signifiant atterrir sur Paradis, au même titre qu’alunir (atterrir sur la Lune) ou amarsir (atterrir sur Mars)

Koyolite Tseila - 12 janvier 2023

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« C'est une histoire étrange,

Peut-être même que c'est qu'un rêve »
comme le chante certain rappeur(1).

Car oui, voilà une histoire « étrange », je dirais même « agréablement étrange ».

Et le pire est que je serais bien incapable de dire où réside exactement son étrangeté tant elle possède de facettes étonnantes, véritable melting-pot de références et de clins d’œil, certains clairement affichés, d’autres plus discrets, ou encore ceux que le texte peut évoquer ou éveiller selon les envies et connaissances de chacun.

Personnellement, j’ai repensé à Les terres creuses de Moorcock, le cycle Le monde de la terre creuse d’Alain Paris, Pellucidar d’Edgar Rice Burroughs, les BD Les terres creuses des Schuiten, Les Terres creuses : bibliographie commentée des mondes souterrains imaginaires du regretté Joseph Altairac et de Guy Costes, etc., mais aussi à La faune de l’espace d’A.E. Van Vogt, Chanur de Carolyn J. Cherryh, 2001, l’odyssée de l’espace d’Arthur C. Clarke, les séries Babylon 5 ou Farscape, et tant d’autres encore que je ne puis citer, sauf à vous jeter dans un inventaire à la Prévert ce qui n’est pas le propos.

Or donc, ici, et bien que nous soyons sur la Lune, point de monolithe noir, mais un scaphandre gigantesque portant d’étranges inscriptions et surtout les coordonnées spatiales d’une planète paumée au fin fond de la galaxie (si ! si !). Détail, un navire a déjà été envoyé là-bas qui ne répond plus, ne donne plus le moindre signe de vie. Aussi, toutes les nations membres de la Fédération (150 états terrestres, une paille) et installées sur la Lune (i.e. capables de concevoir ou de participer à la conception de vaisseaux spatiaux) se réunissent et fabriquent un énorme engin, baptisé l’Antérus. S’y retrouvent Américains (avec la NASA, toujours vivace, tiens), Russes, Chinois, Japonais, et bien d’autres encore.

À leur tête, un certain Mac Bain(2) ahuri d’y être nommé Commandant sans rien avoir su de tout cela, mais propulsé là sans avoir le choix, par un patron qui ne délivre les informations qu’au compte-gouttes (ne pas dépasser la dose prescrite, s’il vous plaît), mais lance piques, remarques assassines et fumée de son vapocigare à tire-larigot (mais sans apprécier d’être moqué, lui). Détail important, une personne qui fascine et attire Mac Bain sera du voyage : la très douée et très particulière Irina(3) Kheraskov(4), dont l’humour et l’empathie sont aussi exubérants que les rires d’un bloc de marbre spécialement taillé pour recouvrir la tombe d’un ex-membre cacochyme du Politburo.

L’auteur prend le temps de poser décors et personnages autant que situations politiques et technologiques, avant de nous lancer dans l’espace et dans un long, très long voyage qui se résumera, heureusement pour nous, à quelques descriptions des périodes d’éveil dudit commandant. Voyage rapide aussi pour le reste des troupes qui dort profondément grâce à une technologie de mise en suspens. Et soudain voici la planète, baptisée « Paradis » sur l’idée d’Irina. Un paradis au goût d’abord amer, car il referme ses serres et son piège sur le navire et l’équipage, telle que le ferait une géante nepenthes vogelii (je vous autorise à utiliser Wikipédia, si et uniquement si vous ne connaissez pas cette gentille petite plante).

À partir de là, nous basculons dans un autre univers, improbable, fantasque et particulièrement mystérieux. Et, autant les trois premiers chapitres de l’aventure se veulent classiques et posés, autant cette seconde partie se révèle intrigante et par là même attirante ; ce qui fait qu’une fois abordée, je n’ai pu refermer le livre avant d’en atteindre le mot fin – psst : c’est une blague, le mot fin n’est pas écrit, mais comme il n’y a plus rien après la page 184, je me suis dit que c’était la fin.

Bien évidemment, impossible de vous révéler quoi que ce soit de cette aventure sans vous gâcher le plaisir. Pour ma part, le mien fut intense et « subjectivement » amplifié par quelques détails ; en effet, maître Arnauld Pontier a, comme moi, l’habitude de glisser des références et clins d’œil dans ses histoires, d’user d’expressions et de termes idiomatiques, d’ethnonymes et d’anthroponymes bien choisis. En clair, mille petites « choses » qui ajoutent du piment à ses phrases, autant qu’elles obligent à quelque gymnastique intellectuelle, nous évitant ainsi tout risque de dysmnésie durant la lecture.

J’avoue – même pas honte – qu’Irina – qui a suffisamment titillé ma curiosité pour que je devine sa situation avant qu’elle ne soit révélée – reste mon personnage préféré, que la faune m’a enchanté de par son tigre-sanglier – qui m’a fait songer à mes animaux mutants au cœur des Ajusteurs – et… je vous laisse profiter du reste.

Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas et, si vous ne l’avez pas, provoquez-la, vous vous en réjouirez, car Les enfants de Paradis (rien à voir évidemment avec le film de Marcel Carmé) est un petit plaisir SF, presque trop rapide tant il se lit facilement et vite.


Notes
(1)
 Laylow.

(2) Pas pu m’empêcher de penser à Ed McBain et au 87e district.
(3) Dérivé d’Irène ou Eirênê, une des Heures incarnant la « Paix ».
(4) Si vous ne connaissez pas, recherchez donc Mikhaïl Matveïevitch Kheraskov

 

JC Gapdy - 25 novembre 2022

 

AU PAYS DES CAVE TROLLS
20 novembre 2022

 

J’ai découvert Arnauld Pontier avec Sur Mars aux Éditions 1115. Depuis, j’ai lu et beaucoup apprécié deux autres novellas de l’auteur. Son dernier roman, Les Enfants de Paradis vient de paraitre aux Éditions Ex Aequo dans la collection "Atlantèis". Je tiens à remercier l’auteur pour l’envoi de ce service de presse.

Dans le futur, l’homme a établi des bases sur la lune et Mars. Près d’une base lunaire, les restes d’un être humanoïde de grande taille dans une combinaison spatiale sont découverts. Cette trouvaille suscite de nombreuses questions, surtout que deux autres combinaisons sont trouvées. Sur chacune d’elle figure un texte et des coordonnées spatiales qui mènent à une exoplanète. Cette planète semble avoir toutes les conditions pour accueillir la vie humaine, et aussi de nombreux mystères. Le narrateur et commandant Mac Bain est désigné pour se rendre sur place à bord de l’Antérus pour une mission de reconnaissance. La mission est internationale et le voyage durera 20 ans pendant lesquels l’équipage sera en hyper-sommeil. L’arrivée sur la planète va être le début d’une aventure et de nombreuses découvertes.

Avec ce roman, Arnauld Pontier nous embarque dans un voyage aux confins de l’espace à la découverte d’une planète. Tous les ingrédients sont réunis pour prendre le lecteur; une planète mystérieuse, la quête de l’espace et d’un possible autre monde habitable, l’exploration de lieux inconnus. Franchement, Arnauld Pontier met des étoiles dans les yeux et on est très vite happé par cette histoire. Le roman ressemble aux récits de l’âge d’or de la Science-Fiction et a des tonalités un peu old school. Les descriptions de la planète sont minutieuses, on n’a aucun mal à visualiser les paysages ou les animaux présents. Le roman est d’ailleurs plus un planet opera qu’un space opera. La description de la planète ne prend toutefois pas le dessus sur l’aventure et le rythme du roman est palpitant.

Il peut presque se lire d’une traite car il est assez court (moins de 200 pages), presque trop court tant il y avait de possibilités pour l’approfondir et l’enrichir encore. Le roman est dense et laisse presque un goût de trop peu tant il fait rêver et propose un fabuleux voyage. L’auteur arrive à susciter tout du long la curiosité du lecteur en créant du suspense. Le roman a beau être court, il y a de nombreuses thématiques comme la liberté, les choix de vie, l’entraide, la tolérance et la place de l’humain dans l’univers.

Les Enfants de Paradis propose une aventure dans la veine des romans de l’âge d’or de la science-fiction, tout en portant des interrogations actuelles. L’histoire est remplie de positivisme et est particulièrement dépaysante, on se prend à rêver qu’un tel voyage soit bientôt possible.


LECTEURS.COM

Ca fait de bien de lire une bonne histoire. Simplement une bonne histoire, qui vous sort du quotidien, vous fait rêver. Ce Planet Opera (car tout se passe à l'intérieur d'une planète, Paradis) optimiste remplit parfaitement sa mission. Hommage à la SF de l'âge d'or - les années 80 - il en casse cependant certains codes, notamment s'agissant de la place accordée aux personnages féminins, ici en première ligne, qui s'agisse d'humaines ou d'ET... Bref, un roman qui se lit tout seul, bourré de clins d'œil à la littérature et au cinéma du genre (Star Trek...).
Et si ce n'est pas le premier (ni le dernier) livre de l'auteur que je lis, c'est certainement le plus "festif", le plus accessible. Pour tout lecteur, donc, y compris les plus jeunes.

Francis de Seine - 19 novembre 2022


BABELIO

Avec cette lecture, je suis complètement sortie de ma zone de confort.
Je ne lis jamais de SF et j'ai pourtant été surprise.
On est embarqué dès le début dans un voyage digne des plus grands ! Un voyage spatial qui nous tient en haleine du début à la fin, nous laissant découvrir un autre monde avec une autre planète et tous ses mystères.
C'est un monde rempli de diversités, de sujets importants, de pensées riches mais surtout d'émotions. C'est ce que j'ai aimé le plus, le fait de faire le voyage comme si le lecteur était avec les passagers.
Les personnages sont profondément construits et chacun a son rôle, un point important de cette histoire.Tout est fait en sorte que l'on soit immergé dans ce monde fictif, bien qu'il puisse nous paraître réel.
La plume de l'auteur a rendu le tout magnifique. C'était très bien décrit, tout en détail, sans laisser rien au hasard. Les secrets flottent autour des personnages et petit à petit, tout va prendre forme.
C'était un voyage étonnant et éblouissant. C'était peut-être un peu trop pour moi car je n'ai pas du tout l'habitude de lire ce genre mais j'ai été fascinée par l'imagination d'Arnauld Pontier.

Lectrice_indecise - 6 août 2024


Voici un bouquin qui m'a fait voyager dans le temps, même si ce n'est pas le sujet de l'histoire. J'ai retrouvé les sensations que m'offraient dans ma jeunesse les éditions fleuve noir avec leur collection anticipation. Un sentiment de dépaysement avec en plus l'actualité de l'écologie qu'on ne trouvait guère à l'époque de ces publications. Un bon space-opéra d'aventure fort bienvenu.

PhilOche - 05 février 2023


Après la découverte d'une combinaison spatiale d'un être de grande taille sur une base spatiale et des inscriptions de coordonnées d'une planète inconnue, le vaisseau Antérus part en direction de celle-ci. Dès l'approche de la planète, le vaisseau est mystérieusement attiré .

Après avoir réussi à se sortir de ce mauvais pas, l'équipage va rencontrer et se familiariser avec d'autres races, elles aussi prises au piège.

Un plutôt bon roman comme on en lisait au FNA, avec une multitudes d'extraterrestres de toutes sortes dont l'auteur nous décrit le physique et les personnalités.

Un bon roman d'aventure, la mayonnaise prend bien et nous captive rapidement, plaisant à lire avec ses joies et ses moments de drames saupoudré d'une histoire d'amour.

Avec ce petit côté Mike Resnick, rien que par le nom donné à la planète : "Paradis".

Patroth - 18 janvier 2023


L'humanité a toujours eu pour projet, la conquête de la lune. Pour le moment, chaque pays rêve de la conquérir individuellement. Avant les autres pays, si possible. Peut-être qu'ensemble, ils y arriveront plus facilement? C'est ainsi que dans le futur, le commandant Mc Bain va diriger une mission sur la planète « Paradis ». Quel est le but de la mission? Cette dernière se passera-t-elle bien? Y a-t-il des risques pour les humains? Qu'est-ce qui les attend sur cette planète? Quel accueil vont-ils recevoir? C'est avec assurance et appréhension que l'équipe se dirige vers cet endroit qui leur est quasi inconnu.

Dès le premier chapitre, le ton est donné. Des voyageurs qui ne se connaissent pas vraiment sont réunis pour une aventure commune. La galaxie leur réserve des surprises, et surtout, une de taille: la découverte d'une planète. Sont-ils seuls sur cette planète? Sinon, quels sont les êtres qui y résident? L'auteur a une écriture claire, simple, qui permet à tout lecteur de s'identifier à l'un des personnages. Extrapolons un peu: et si cette aventure faisait réellement partie de notre futur?

La science-fiction a souvent été en avance sur les ambitions humaines. Dans ce monde de fiction, la langue nationale est le ouolof (une langue du Sénégal). J'avoue que j'ai trouvé cela très amusant car c'était du ouolof littéraire, bien retranscrit (je le parle couramment). Des humains, une planète mystérieuse, un avenir hypothéqué, des découvertes qui pourraient faire avancer les sciences et techniques terriennes, tels sont les éléments essentiels de ce roman plein de mystères. de la première à la dernière page, le suspens demeure et le lecteur est embarqué dans cette navette pour, lui aussi, vivre au rythme des aventures de cette équipe. le voyage et l'avenir énigmatique tient en haleine. Que vont devenir ces voyageurs?

Diamelee - 22 décembre 2022

Les enfants de Paradis est un récit dans le genre space opera, mais pas que, avec des vaisseaux qui traversent l'espace et le temps à des vitesses luminiques, voire supraluminiques, comme ils traversaient les mers et les océans avec lenteur quand la géométrie de la Terre était encore une énigme pour les hommes.

L'histoire commence par la découverte d'une sorte de scaphandre d'humanoïde, ou peut-être une armure, au fond d'un cratère d'une base lunaire. Rien d'extraordinaire à cela si la taille de l'engin n'avoisinait pas les trois mètres, et surtout le fait qu'on ne retrouve aucune trace de vie à l'intérieur, pas même de l'ADN qui aurait permis d'identifier le porteur. En revanche, on retrouve sur sa coque des coordonnées d'espace qui indiquent la direction d'une exoplanète, vraisemblablement d'origine.

Un vaisseau est donc envoyé à la recherche – et découverte – de cette exoplanète avec à son bord le commandant Mc Bain et le reste de l'équipage, dont Irina, jeune femme troublante par sa beauté glacée, qui le secondera tout le long du voyage. Le récit est raconté à la première personne, celle de Mc Bain, qui nous livrera ses sentiments (surtout pour la belle Irina), réflexions et impressions à mesure que l'énigme se déroule. À commencer par la planète elle-même – nommée Paradis par Irina –, qui avale littéralement tout ce qui s'en approche, à la manière d'un trou noir, non pas en raison d'une force de gravitation phénoménale, mais parce que c'est là l'une de ses caractéristiques étranges. Une autre étrangeté, et non des moindres, c'est que si la surface de cette terre inconnue est inhabitée, ce n'est pas le cas de son profond sous-sol. On retrouve ici un thème cher à l'auteur puisqu'il en fait notamment mention dans son roman Agartha, paru aux éditions Asgard aujourd'hui disparues. En ces lieux improbables, cohabitent en effet plusieurs espèces humanoïdes échouées ici, à l'instar des humains qui viennent de les rejoindre, obligées de s'adapter à un environnement pas toujours serein ou paradisiaque.

L'idée du roman – du moins telle qu'elle m'est apparue –, n'est pas tant la découverte de ce nouveau monde que la nécessité de s'adapter à un environnement inconnu, avec des êtres de races inconnues, dans des conditions à peu près similaires à celles de l'humanité lors de son apparition sur Terre, avec certes de l'eau en abondance, mais sans électricité et avec des armes rudimentaires pour chasser et se nourrir. La question de pouvoir repartir se pose aussi sans cesse, car si l'humanité à son apparition sur Terre n'avait pas de références passées, ce n'est pas le cas de ces hommes et femmes partagés entre le désir de retourner sur Terre, malgré une certaine déshumanisation par excès de technologie, et celui de rester sur Paradis, où les sentiments se révèlent et s'expriment au-delà des différences raciales, dans l'amour et la solidarité.

Les enfants de Paradis pose donc la question du sens de la vie et des rapports humains dans le monde moderne et impersonnel qu'est devenue la Terre, et de son retour vers une existence plus proche de la nature. L'histoire se découvre avec un réel plaisir, sans excès d'informations technologiques dont pèchent trop souvent les récits d'anticipation, à mon goût. Un roman, paru aux éditions Ex-Aequo, que je recommande vivement.

ZendoDF - 21 décembre 2022

Sommes-nous seuls dans l'univers ? Existe-t-il d'autres civilisations compatibles avec la nôtre ? Où se situe la véritable liberté ? Ce sont quelques-unes des questions que posent ce planet opera riche en rebondissements. Ce sera au commandant de l'Anterus, Mac Bain, à son équipe de scientifiques et à son étrange partenaire, la belle Irina Kheraskov, d'y répondre.

Points positifs : une jolie couverture ; une utopie agréable de peuples différents qui parviennent à vivre ensemble, à coopérer, en créant une société sans violence ; une description précise d'autres formes d'humanités ; une histoire d'amour ; une plume et une histoire facile à lire
Points négatifs : il me manque un peu plus d'émotions pour vibrer avec les personnages ou de rythme pour être vraiment prise dans l'histoire de cet équipage spatiale
Au final, ce roman de science-fiction, sans être extraordinaire, est agréable à lire. Il me fait penser aux livres publiés par Fleuve Noir Anticipation.

Jauejaue - 11 décembre 2022


Dans le futur, l'être humain a colonisé la Lune et Mars : des stations de toutes les nations voient le jour et les tensions internationales sont vives.
Dans ce contexte, trois scaphandriers d'êtres humanoïdes de grande taille vont être découverts respectivement sur la Terre, la Lune et Mars. Aucun reste biologique en leur sein. Mais sur leur plastron, une inscription que chacun tente de déchiffrer, en vain, mis à part ce qui ressemble étrangement à des coordonnées d'une exoplanète.

Un vaisseau, L'Antérus, va être affrété pour s'y rendre : pour l'équipage international cela signifie 20 ans de voyage en hyper-sommeil.
L'arrivée sur cette planète lointaine, aussitôt nommée « Paradis », qui offre à priori toutes les conditions de vie viables pour l'être humain, n'est que le début de l'aventure pour le Capitaine Mac Bain et son équipe, dont la très froide, distante et mystérieuse Irina.

Arnauld Pontier nous propose un magistral Planet Opera. Tout est réuni pour offrir une aventure haletante : à commencer par une mystérieuse planète aux confins de l'univers et des êtres humanoïdes bien énigmatiques. Cerise sur le gâteau, l'auteur ajoute une romance tout à fait sympathique à l'intrigue principale.

Les personnages sont travaillés, tout en complexité, en nuances et en fêlures, ce qui les rend particulièrement attachants malgré leur très grand nombre.

En quelques 200 pages, l'auteur offre une histoire complexe, captivante, aux multiples rebondissements. Et c'est là ce que je pourrais peut-être lui reprocher : c'est d'aller très très vite dans sa narration. Ce roman aurait pu être développer bien davantage et faire facilement 200 à 300 pages supplémentaires voir se présenter en plusieurs volumes, soyons fou.

L'écriture d'Arnauld Pontier est comme toujours fluide, riche, ciselée : une écriture très agréable à suivre. Les descriptions soignées immergent le lecteur dans cette histoire. L'auteur en profite également pour aborder de nombreux thèmes parmi lesquels : l'acceptation des différences, la liberté, l'amour, l'amitié… le tout saupoudré de notes d'humour bien agréables.

A saluer également une couverture magnifique qui donne indubitablement envie de découvrir ce roman.

A priori, nous sommes devant un "one shot", mais on aurait presque envie d‘en demander davantage à l'auteur : une suite s'il vous plait, Monsieur Pontier ;)

VeroClaire - 25 novembre 2022


Un ami, qui sait que je ne suis pas du tout branchée SF, m'a dit "tiens, lis ce livre, cela te réconciliera avec le genre". En effet, quelle belle surprise ! Envolés mes à priori, j'ai été scotchée du début à la fin par ces Enfants de Paradis dont l'écriture est percutante, très cinématographique. L'odyssée du commandant Mac Bain et de l'équipage de son vaisseau l'Antérus est un roman d'aventures qui se déroule sur une planète lointaine, Paradis. Une terre creuse aux centaines de cavernes à la végétation luxuriante, et peuplées d'humanoïdes un peu étranges mais finalement très touchants et sympathiques. Bref, un planet opera très original et réussi, bien au-delà d'un genre littéraire qui possède ses propres codes. Je soupçonne Arnauld Pontier de s'en servir comme toile de fond d' une réflexion presque philosophique sur notre rapport à la liberté, à la différence, à l'amour et l'amitié, à la mort aussi. Que dire d'autre ? Lisez-le !

Belgagirl - 16 novembre 2022


Tout d'abord je voudrais dire un mot sur la couverture [signée Michel Borderie], elle est juste magnifique et une fois que vous aurez lu le livre vous la trouverez parfaite, ça n'est pas une couverture lambda qui collerait à n'importe quel ouvrage, non elle n'est que pour Les enfants de Paradis.


La science-fiction est un genre de lecture que j'adore et je guettais la sortie de celui-ci depuis un bon moment.

Je n'ai pas été déçue. Dès les premières pages, le lecteur est happé par l'histoire. le narrateur, le commandant Mac Bain nous embarque à bord de l'Antérus pour une mission que je qualifierais de reconnaissance, d'approche d'une autre vie extraterrestre. C'est un vrai planet opera, on y trouve tous les ingrédients nécessaires pour que la mayonnaise prenne : une planète mystérieuse, un équipage échoué, une exploration de ce lieu inconnu (l'aventure va se dérouler du début à la fin sur cette dite planète). La façon dont le vaisseau et les personnes à bord ont vécu le déplacement n'est guère important.

J'ai donc fait la connaissance de nombreux protagonistes d'horizons divers avec des capacités différentes. Chacun(e) a son rôle. le voile va se lever au fur et à mesure de la lecture, des secrets seront mis à jour et de vieilles questions laissées en suspens vont enfin trouver leurs réponses.
Je ne vais pas raconter l'histoire car il n'y aurait plus de plaisir à dévorer ce roman, car c'est certain vous ne pouvez que le dévorer, sans en perdre une seule miette.

Les descriptions sont très fouillées, minutieuses, j'ai eu la sensation de faire partie de l'aventure et pas seulement en tant que lectrice. J'ai pu voir les couleurs, les lumières, sentir, observer le paysage tel que nous le conte l'auteur, visualiser les animaux, les lieux de vie, même les armes et les outils sont d'une netteté incroyable.

Arnauld Pontier dépeint parfaitement les personnages, tant physiquement que psychologiquement. L'auteur a créé tout un monde de diverses civilisations dont on suit l'évolution, les interactions. Les aspects sociologiques, anthropologiques scientifiques et économiques sont très bien traités.

La plume est ciselée, fluide, le rythme est vif, il n'y a aucun temps mort. J'ai savouré ce livre. J'y ai particulièrement apprécié l'ambiance, le réalisme de l'histoire même si c'est de la science-fiction, la précision avec laquelle l'auteur a imaginé cet univers.

Des thèmes importants sont abordés tels que la tolérance, l'entraide, l'amitié, l'amour, la liberté, le libre-arbitre et la place de l'être humain dans ce vaste cosmos, le tout saupoudré de nombreux rebondissements, de surprises, de joie et de larmes, sans oublier l'humour et l'autodérision (notamment du commandant Mac Bain).

Comme vous l'aurez compris c'est un roman addictif, un auteur talentueux, je ne sais pas si une suite est prévue, si c'est le cas je suis preneuse.

AuroreCarmon - 25 octobre 2022


Une très chouette lecture, remplie d'idées et de concepts aussi séduisants qu'enthousiasmants, pêchant uniquement par un regrettable manque d'ampleur. Il aurait sans doute fallu un peu plus de détails et de profondeur pour me séduire pleinement, mais l'essentiel de la mission est à mes yeux accomplie, grâce à l'élégance et la sensibilité de l'auteur qui permet d'émailler son récit de beaux moments suspendus.

Hâte d'en lire plus, dans cet univers ou dans un autre.

Laird_Fumble - 25 octobre 2022


L'un des meilleurs romans d'Arnauld Pontier. Un style toujours impeccable, des questions se posent page après page et donnent envie d'aller rapidement à la fin !

Une belle et étrange histoire d'amour...
Bref, une réussite, un livre qu'il faut absolument lire !

FPontier - 24 octobre 2022


LA GRANDE BIBLIOTHEQUE D'ANUDAR
09 novembre 2022

 

Dans un futur pas trop lointain, les nations de la Terre se sont unies en une fédération assez lâche dont l'essentiel des activités collectives tourne autour du voyage spatial. Aussi, quand le commandant Mac Bain de la NASA va visiter l'impensable - un cratère lunaire abritant un scaphandre extraterrestre vide, portant sur son plastron des coordonnées stellaires - et qu'il apprend que deux autres artefacts similaires ont été découverts sur Terre et sur Mars, il sait que ses supérieurs ne vont pas tarder à monter une expédition. A ceci près qu'un précédent vaisseau a déjà été envoyé là-bas, dans l'espace profond... et qu'il n'est jamais revenu du voyage. Aussi, la prochaine expédition terrienne dont le commandement va lui être confié sera plus équipée. Mais cela suffira-t-il à déjouer les pièges de la planète Paradis où lui et ses coéquipiers arriveront au terme du voyage ?
L'espace et les mondes étrangers qui s'y trouvent constituent, c'est certain, l'une des ultimes frontières de l'humanité. Traverser le vide - qu'il soit interplanétaire ou a fortiori interstellaire - nécessite une technologie avancée, que l'auteur de ce roman prend soin de rendre efficace mais pas tout à fait satisfaisante, puisque le voyage spatial y semble devoir se faire à une vitesse infra-luminique. Le trajet, long, va donc impliquer un équipement d'hibernation et en tout cas une impossibilité de communiquer avec la base terrestre. La planète Paradis, bientôt rebaptisée Parasite, correspond à une aberration en forme de piège cosmique : un phénomène - qu'il soit naturel ou non - y capture les vaisseaux spatiaux en visite, en draine l'énergie électrique et conduit les naufragés à devoir vivre sans haute technologie dans un environnement primitif mais pas désagréable. On pourra donc dire assez vite que Les enfants de Paradis est une robinsonnade spatiale, dont les enjeux sont la compréhension des mystères de la planète étrangère... et de ses habitants dont certains ne sont pas sans secrets. S'esquisse en réalité, au cours du récit, une véritable écologie à l'échelle de l'Univers et donc un décor éventuel pour d'autres intrigues.

Résumé ainsi, le schéma de ce livre va faire penser à l'un ou l'autre des textes autrefois produits par des auteurs de l'Âge d'Or et d'après : que ce soit en format court - tel que par exemple La nef engloutie de Iain Williamson - ou plus long - et il suffira de citer le nom de Stefan Wul - les textes reprenant cette idée sont nombreux, et l'on pourra de ce fait admettre Les enfants de Paradis comme un hommage à une SF dont la première fonction était celle du sense of wonder.

Si l'on s'en tient à cette approche, il sera possible de lire ce livre avec un certain plaisir, en étant conscient du fait que ce plaisir pourra être amoindri par quelques défauts certes fréquents autrefois mais que la littérature actuelle tend à éliminer. Les rôles féminins sont assez rares dans ce texte, et s'ils ne sont pas caricaturaux il n'en reste pas moins fâcheux que la première femme rencontrée par le lecteur soit presque aussitôt désignée comme étant sans doute la maîtresse du supérieur du personnage principal. En faisant l'effort de passer sur ce premier défaut - lequel peut d'ailleurs être une conséquence de la volonté d'hommage - on pourra en relever un deuxième, qui est lié à l'inscription de ce roman dans une pop culture assez large : de toute évidence, les personnages de ce futur sont amateurs de Star Trek et d'histoires de petits hommes verts - pardon, de petits gris ! Les références faites à la pop culture contribuent à faire sourire le lecteur, sans toujours que leur intérêt intrinsèque ou leur nécessité dans le cadre du roman soient justifiés.

Les enfants de Paradis peut donc se caractériser comme un hommage amoureux à des textes anciens et aux cultures geeks. On ne prétendra pas ici qu'il résume le trajet de son auteur en imaginaire. On dira plutôt que ce texte, malgré ses quelques défauts, n'entrave pas son lecteur dans son voyage et qu'il incite à rêver aux périls et aux possibilités qui nous attendent là-haut...

 

LE CHIEN CRITIQUE
07 novembre 2022

PARFAIT

Il y a quelques jours, je finissais un classique de la SF que je n'avais jamais lu : Rendez-vous avec Rama, d'Arthur C. Clarke. Et c'était plutôt pas mal. Pourquoi je vous raconte ma vie ? Car ce dernier opus d'Arnauld Pontier m'y a fait penser de nombreuses fois et comme il n'y a pas de hasard, il est même cité dans le texte. Mais de quoi parle t-on ? Futur, une armure est découverte dans un cratère sur la lune. Dessus, est inscrit les coordonnées d'une exoplanète...

En SF, nous avons nos ritournelles : la rencontre du troisième type, la terre creuse, les petits hommes gris, les enlèvements, les robinsonnades sur des planètes étrangères, les BDO... L'auteur prend le tout et plus encore pour nous lancer dans une aventure qui m'a mis des étoiles dans les yeux sans faire dans l'esbroufe, le thriller vitaminé où les cliffhanger à foison. Une aventure au goût old school, mais bien dans l'air du temps avec des interrogations actuelles.

Des notes d'humour parsèment avec douceur le texte. L'auteur se paye même le luxe de faire rentrer le tout dans 200 pages alors qu'un vrai écrivain américain en aurait fait trois tomes de 500 pages minimum (aucune allusion à mon Robert. Wilson n'a jamais écrit de trilogie mais un one short suivi d'un diptyque, ce qui est complètement différent). 

En ces temps moroses, ce roman nous conte une aventure utopique et bienveillante en évitant le sirupeux. Moi qui aime le pessimisme, en voilà pour mes frais et j'avoue, sans honte, que j'aimerai bien faire parti de ces reclus de Paradis. Un très bon texte.

Les Enfants de Paradis est un roman d'aventures, empli de positivisme, un conte utopique, un dépaysement divertissant et cela suffit parfois à satisfaire "Les lectures du Maki". "Laird Fumble" en aurais voulu plus, bien plus, sans pour autant ressentir la frustration totale de l’absence d’aboutissement.

 

LES LECTURES DU MAKI
27 octobre 2022

Arnauld Pontier est un auteur que je suis assidûment depuis quelques années. Je l'ai découvert grâce aux Editions 1115, qui ont publié trois de ses novellas, trois titres qui ne peuvent laisser indifférent et que je vous conseille fortement. Aujourd'hui il revient avec Les Enfants de Paradis, un court roman de pure science-fiction publié dans la collection Atlantèis des Editions Ex Aequo.

Près d'une base lunaire russe, la découverte des restes d'un être humanoïde dans une combinaison spatiale va conduire l'humanité à explorer une lointaine planète, nommée Paradis, qui s'avèrera parfaitement adaptée à la vie humaine... mais qui ne laissera que peu de répit au commandant Mac Bain et à son équipe composée de militaires et de scientifiques. Une nouvelle quête commence, où les surprises seront légion !

Avec Les Enfants de Paradis, Arnauld Pontier nous emmène à travers l'espace et le temps. Un petit air de Space Opera pour rejoindre la planète Paradis à quelques années-lumière de notre bonne vieille Terre qui se transforme en Planet Opera le temps de découvrir et d'explorer ce nouveau monde. Voilà pour ce qui est du voyage spatial. Pour le voyage temporel, c'est le lecteur qui fait un bond dans le temps, retour à l'âge d'or de la SF avec un récit d'aventures palpitant, haut en couleur, incluant les différents travers du genre de l'époque. Cette histoire ne brille donc pas par sa crédibilité mais fait la part belle aux péripéties et aux découvertes. On y croisera une foule d'aliens divers et variés, une faune et une flore extraordinaire (au sens premier du terme). On pourra regretter quelques facilités scénaristiques ou des personnages un peu trop caricaturaux. Cependant l'auteur distille savamment les informations pour accrocher le lecteur, créant un suspense et de la curiosité, le tout enrobé d'une bonne couche d'humour et de bienveillance.

Loin de la poésie de Sur Mars, de la mélancolie de Dehors, les Hommes tombent ou des questions métaphysiques de Monsieur MerlinLes Enfants de Paradis est un roman d'aventures, empli de positivisme, un conte utopique, un dépaysement divertissant et cela suffit parfois à satisfaire le lecteur.

LE SYNDROME QUICKSON
24 octobre 2022

Depuis Dehors, les hommes tombent, je suis très curieux du travail d’Arnauld Pontier. Et si je m’étais préparé à continuer d’explorer son travail dans des exemplaires issus des éditions 1115 dont je m’étais porté acquéreur, je ne m’attendais certainement pas à finalement le faire dans ces Enfants de Paradis, généreusement fourni en SP par l’auteur lui-même, me faisant ici un insigne honneur, le genre de plaisir dont je ne me lasse toujours pas.

Et donc, avide de continuer la découverte d’un auteur me semblant fortement compatible avec mes goûts et sensibilités, nous voilà au temps de la chronique. Laquelle va tâcher de vous expliquer que le texte dont il est question aujourd’hui est très chouette, malgré quelques petites choses qui selon moi l’empêchent de réaliser son plein potentiel. Mais demeure que je suis clairement friand du travail d’Arnauld Pontier jusqu’ici, et que je vais continuer à l’explorer à l’avenir.
Mais concentrons nous sur le présent pour le moment, et chroniquons.

Le commandant Mac Bain, après la découverte et l’examen d’un artéfact étrange au sein d’un cratère lunaire, révélant à l’humanité la très forte probabilité d’une vie extra-terrestre, est envoyé en mission internationale à travers les étoiles et le temps pour explorer des coordonnées découlant de cette formidable découverte. Après un long voyage en hyper-sommeil de 20 ans, Mac Bain et ses équipes devront ainsi faire face à d’incroyables révélations impliquant bien plus de questions que ce qu’iels ont jamais osé imaginer.

Une fois n’est pas coutume, je vais plutôt commencer par ce que j’ai trouvé de moins réussi dans ce roman, pour conclure sur une note bien plus positive, correspondant mieux, je pense, à mon ressenti global. Parce que si j’ai effectivement noté des choses perfectibles dans ce roman, j’ai pris du plaisir à le lire avant tout, et ce plaisir, je ne l’ai jamais vraiment boudé. Mon principal grief, ce serait sans doute que ce roman manque d’ampleur. Parce que l’histoire d’Arnauld Pontier, elle est ambitieuse et créative, et il la raconte bien, la conclue d’une façon satisfaisante, mais j’en aurais honnêtement pris bien plus en terme de volume, de chair sur le squelette de l’histoire, ne serait-ce que pour approfondir tous les aspects volontairement laissés en suspens ou superficiellement abordés. Pour le dire vite, c’était, je trouve, bien trop court pour tout ce que ça proposait, trop intense, trop dense. Parce que tout ce roman propose tout plein de jolies petites choses par-ci par-là, démultipliant les questionnements intéressants, les personnages prometteurs et les points d’intrigues qui fonctionnent très bien, alliant de pures émotions et de beaux instants suspendus de sensibilité à de la pure conceptualisation de science-fiction . On a le droit à toutes sortes de vertiges, mais jamais assez longtemps ou avec assez de profondeur à mon goût pour en profiter à fond ou avec suffisamment d’emphase pour tout emmagasiner exhaustivement. J’en aurais voulu plus, bien plus, sans pour autant ressentir la frustration totale de l’absence d’aboutissement.

Parce qu’il faut bien dire que j’ai vraiment aimé la ballade, quand même. Oui, j’ai trouvé la conclusion un peu trop rapide et la place laissée aux non-dits trop importante, mais l’essentiel est là malgré mon pinaillage. Et quel essentiel. Moi qui me plains régulièrement de batailler pour ressentir la moindre émotion en lisant au delà de comprendre l’émotion qu’on attend de moi à la lecture, j’ai à deux reprises eu le plaisir rare de sentir un gros sourire débile se planter sur mon visage. Le truc, c’est bien que le cœur du bouquin est super réussi à mes yeux, me rendant attaché autant que curieux, sans jamais sembler forcer le rythme ni les enjeux. Le point d’orgue étant sans doute la romance annoncée très tôt dans le roman qui m’a vraiment fait peur au départ – à cause notamment du caractère un peu particulier de Mac Bain – mais qui se révèle sans doute son point fort, parce que naturelle, jolie et délicate, offrant au roman ses meilleurs moments à mes yeux. D’autant plus que j’ai plutôt apprécié l’idée d’avoir dans ce roman, un peu comme dans La Controverse de Zara XIII, un personnage masculin – et donc quelque part, son auteur – ayant compris les errements toxiques de son genre sans avoir encore totalement intégré les réflexes nécessaires à leur éradication. J’aime les personnages qui apprennent, qui se savent faillibles et se surveillent, font de leur mieux ; c’est une qualité trop rare en littérature, où les protagonistes sont souvent bien trop lisses ou trop rugueux, avec des défauts ou qualités trop saillant·e·s et unidimensionnelles. Ici, Arnauld Pontier laisse la part belle à la complexité sans perdre en cohérence, tant dans les personnalités distinctes que dans les dynamiques interpersonnelles, et ça m’a plu.

Voilà. C’était un chouette roman. Perfectible, oui, manquant sans doute de volume pour atteindre son plein potentiel à mes yeux, passant trop vite ou superficiellement sur une partie de ses questionnements et de ses idées, mais la base est là, et la base est bonne. Les questions demeurent posées, et elles sont bonnes, bien formulées, avec, je trouve, une certaine élégance. SI j’ai un peu moins été convaincu par ce texte que le précédent de l’auteur, c’est uniquement par la relative faute d’un texte moins bien calibré, mais dont les intentions m’ont parlé. Ç’aurait pu, et ça pourrait être mieux, mais c’était d’abord et avant tout bien.

Chouette, disais-je. J’ai refermé ce livre avec le sourire et l’envie de plus. J’aimerais lire d’autres ouvrages dans l’univers qu’Arnauld Pontier a esquissé ici, et savoir comment tout cela pourrait évoluer. Rendez-vous potentiel est donc pris. Et si ce n’est dans cet univers, ce sera ailleurs : il semble que notre amitié littéraire ne fait que commencer.

 

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J'avais oublié de te dire que j'avais beaucoup apprécié ton roman, pratiquement lu d'une traite. Une très bonne SF, comme je les aime, qui reste très humaine.

Bob Le Cathare - 24 décembre 2022

Je viens de le lire. Un bon moment rafraîchissant digne d'un FNA ou d'un Planet Opera de Premier Contact, récit hommage feelgood SF proche d'un roman de Chambers.

Jean Pierre Frey - 8 novembre 2022

Un très bon roman pour les adolescents qui souhaitent découvrir la science-fiction autrement. Beaucoup de poésie, mais pas que.

Projet Orientation - 12 juillet 2023

AMAZON

Un roman très captivant

La science fiction a souvent été en avance sur les ambitions humaines. Dans ce monde de fiction, la langue nationale est le ouolof (une langue du Sénégal). J’avoue que j’ai trouvé cela très amusant car c’était du ouolof littéraire, bien retranscrit (je le parle couramment).
Des humains, une planète mystérieuse, un avenir hypothéqué, des découvertes qui pourraient faire avancer les sciences et techniques terriennes, tels sont les éléments essentiels de ce roman plein de mystères.
De la première à la dernière page, le suspens demeure et le lecteur est embarqué dans cette navette pour, lui aussi, vivre au rythme des aventures de cette équipe. Le voyage et l’avenir énigmatique tient en haleine. Que vont devenir ces voyageurs?

Amélie - 22 décembre 2022

 

TWEETER

De la très bonne SF Planet Opera. Si le début démarre lentement avec un personnage principal peu attachant, la suite se révèle passionnante. J'ai adoré l'originalité de la planète Paradis, qui empêche les vaisseaux de repartir. L'ambiance souterraine, caverneuse et végétale, l'entraide, les rencontres et les relations amicales/amoureuses inter-espèces m'on beaucoup plu. Merci pour ce très plaisant moment de lecture.

Hanoÿ -16 février 2023

Un court roman de science-fiction, plus particulièrement spécialisé dans le Planet Opera. Si le personnage principal m'a un peu agacé au début avec son regard lubrique sur sa collègue, j'ai vite changé d'avis.
En effet, l'univers de ce roman est riche et immersif. J'ai très vite été embarquée dans le récit et l'intrigue m'a beaucoup plu. Mon compagnon l'a lu également et a apprécié sa lecture.

Aelinel Ymladris - 08 janvier 2023

Ce texte, hommage amoureux à des textes anciens et aux cultures geeks, incite à rêver aux périls et aux possibilités qui nous attendent au fond de l'espace...

Anudar - 09 novembre 2022


MASTODON

"Les Enfants de Paradis propose une aventure dans la veine des romans de l'âge d'or de la science-fiction, tout en portant des interrogations actuelles. L'histoire est remplie de positivisme et est particulièrement dépaysante ; on se prend à rêver qu'un tel voyage soit bientôt possible."

@celindanae - 20 novembre 2022


 Le courrier des lecteurs 

 

J'ai fini ton livre. Extra ! Quand je "lis" les images, le début gris anthracite et la fin, tout à la fin, (c'est génial, je ne voyais que deux pages dans ma main droite, en ne sachant pas comment ça allait finir !), l'explosion de couleurs, la compréhension du titre ! C'est une merveilleuse aventure, qui finit tellement bien, sans niaiserie. Bravo, Monsieur Pontier. Moralité : en toute chose, il faut considérer la fin.

Corinne L - le 25 octobre 2023